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88                 BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
vers 1505, le langage du Dauphiné était communément désigné
sous le nom" de langue romane , et que l'on donnait aux jeunes
gens le roman à traduire en latin. Dans la langue latine, qui lui
était familière, il trouvait plus de noblesse, plus de force et plus
de souplesse pour l'expression de ses idées. Qu'il ait désigné le
parlement sous le nom de senatus; qu'il ait appelé les religieuses
vestales ; qu'à ses yeux comme pour tant d'autres les saints aient
été des hommes divins , divi, qu'il ait donné le nom de magistri
egtiitum aux maires du palais de la race mérovingienne, lesquels,
eu effet, étaient la première autorité après celle du roi, au moins
primitivement ; nous ne voyons pas à cela un grand inconvénient,
et nous croyons que cette expression vaut bien celle de cornes sta-
buli ; l'essentiel était d'être clair et que ce langage fût compris
de tous. Pour exprimer des choses nouvelles, il fallait bien que
les mots latins fussent un peu détournés de leur première ac-
ception. 11 en est de même dans toute langue, si l'on veut bien y
faire attention ; et dans la nôtre, par exemple, les mots livre et
sou n'expriment pas aujourd'hui ce qu'ils exprimaient du temps
de Charles V. Son latin, d'ailleurs, a de la noblesse, du nombre,
de la dignité, et l'on sent en le lisant qu'il était nourri de la lec-
ture de Cicéron. Nous devons lui rendre grâce d'avoir employé
le seul moyen qu'il eût sous la main pour nous communiquer
ses pensées et ses impressions.
   Aymar a partagé son Histoire des Allobroges et du Dauphiné
en neuf livres. Dans le premier il établit la topographie non-seu-
lement du pays renfermé entre l'Isère et le Rhône, mais des
contrées circonvoisines dans toutes les directions. C'était en effet
la base de son travail. Dans le second , il traite de l'origine et
des premiers temps de ce peuple ; il continue ainsi le récit de ses
annales jusqu'au neuvième livre. Là il traite de l'histoire du
Dauphiné depuis la cession à Philippe de Valois jusqu'en 1555,
 époque où depuis plus de vingt-cinq ans )i était témoin des évé-
 nements qu'il racontait, et par conséquent la plus intéressante
 de son livre.
   Nous avons remarqué qu'il présente , avec des détails du plus
grand intérêt, le règue de Humbert II et les circonstances de la