Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                   BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.                     89

cession à la France. Dès 1334, Philippe de Valois se porte mé-
diateur entre Humbert II et le comte de Savoie (non Amédée V,
mais Aymon son second fils); il les fait venir tous deux à Lyon et
les y réconcilie. Humbert eut un fils qui fut appelé André. Ce
pauvre enfant, par la faute de sa nourrice [culpa nutricis) tomba
d'une fenêtre du palais des Dauphins dans le fossé de la ville de
Grenoble et fut tué du coup (2 juillet, 1338). Humbert, pendant la
durée de la croisade dont il fut chef (1345), laissa le gouverne-
ment du Dauphiné à Henri de Villars, archevêque de Lyon, son
proche parent. Il revint après avoir perdu (1347) son épouse à
Rhodes. Dès 1340 il avait transféré le conseil delphinal de Saint-
Marcellin à Grenoble. En 1349, après avoir accordé aux peuples
du Dauphiné de nouvelles franchises et de grands privilèges que
l'auteur énumère très-soigneusement, se sentant malade et sans
espoir d'avoir des enfants, non seulement il sanctionna la cession
provisoire qu'il avait faite à Philippe de Valois le 23 avril 1343 ,
mais à Romans, le 3 mars, il céda le Dauphiné à Charles, fils de
Jean et petit-fils du roi de France, étant décidé à embrasser la vie
monastique et ne se réservant que le titre de Dauphin sans l'ad-
ministration.
   Du vivant même de Philippe de Valois, Charles, qui fut depuis
Charles V, reçut en présence de son père cette concession à Lyon
le 15 juillet 1549 ; et, sur la demande de Jean, évêque de Greno-
ble, il jura l'approbation et le maintien des franchises et privilè-
ges accordés par Humbert aux Dauphinois. C'est uniquement
aux liens du sang qui unissaient le roi de France et le Dauphin
qu'il faut attribuer cette cession. Ainsi ceux qui ont prétendu que
Philippe a acheté le Dauphiné 40,000 écus d'or, ont rêvé.
   Tel est le témoignage de notre historien sur ce point important.
Il rapporte avec la même exactitude un grand nombre d'autres
événements très-graves. Dans le discours préliminaire de l'édi-
tion de ses Å’uvrjs, nous aurions voulu voir l'indication de ces
événements ; une analyse des faits historiques eût été du plus
grand intérêt pour ces contrées. Mais ce discours, après quelques
développements biographiques puisés dans les pages mêmes de
l'ouvrage, ne dit presque rien ni du mérite du livre, ni de l'esprit