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486 LA CLAIRE ET LA DCOHÈRE. même était gravé, dans un autre endroit de la même maison, sous le buste de Bellarmin : Ars utinam mores animumque effingere posset ! Pnlchrior in terris nulla tabella foret. Au dessus de la porte d'une terrasse : , Taut de peine pour amasser, Et puis mourir et tout laisser. C'est encore la traduction d'un passage du même poète : Râpe, congère, aufer, posside: relinquendum est, Au dessous d'un tableau représentant la Justice et la Paix : Vivitur hic luto divis custodibus islis. Sur la voûte de la chapelle, une représentation du mystère de la Trinité, avec ces deux vers : Très unum, Deus est unus, tribus una poteslas: Hac casti maneant in religione nepoles. Sur le mur d'une salle d'arbres, des épées nues avec ce distique : Cum tribus infelix serviret Roma tyrannis, Hœc rerum faciès, quum modo cernis, eral. La Duchère fut, le 11 octobre 1619, choisie par la ville pour y offrir une fête et une collation à madame Christine de France, sœur de Louis XIII, lorsque cette princesse passa à Lyon pour se rendre à Turin où elle allait épouser le prince du Piémont. Un triste avenir était réservé à l'illustre voya- geuse qui s'y était arrêtée. Christine,filledu Béarnais, fut, dit- on, comme son père, trop sensible. Un soir qu'elle revenait au Valentin, charmant château qu'elle avait fait construire au bord du Pô, son cocher gagné par le prince la versa dans le fleuve où elle se noya. C'est ainsi que le Prince de Piémont se vengea d'une infidèle. Spon nous apprend qu'en 1673 cette demeure appartenait à M. Guetton, baron de Vaux. Il mentionne un fort beau bois et une allée de tilleuls à perte de vue, dont la beauté serait capable de faire aimer la vie champêtre sans qu'on eût pris la peine d'ajouter ce dicton sur la porte d'entrée : RUUE TIBI VIVAS ALIIS DUM VIXERIS URBI. » Nous le traduirons ainsi : Vis aux champs pour toi seul, Pour autrui dans la ville. A l'époque du siège en 1793, la Duchère devint un point de défense et subit toutes les vicissitudes de la guerre. Elle fut ravagée parles Conventionnels qui s'en emparèrent.