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                      EXCURSION DA\S LE MIDI.                             467

journal du département de l'Aube, le récit de la triste solen-
nité des funérailles de la maréchale. »
   Le 9 janvier 1829, le journal politique du département de
l'Aube publiait, en effet, une longue lettre datée de Saint-
Just, dans laquelle étaient relatés les détails de celle tou-
chante cérémonie.
   Nous reproduirons encore ici textuellement un passage de
 cette lettre, parcequ'il y a là comme un autre procès-verbal
 authentique concernant un fait pour ainsi dire inconnu et qui
 est venu clore un des plus lamentables épisodes de l'histoire
 de la Restauration, en même temps qu'il fermait la tombe de
 la maréchale Brune et de son illustre époux.

                                        « Saint-Just, 7 janvier 1829.

   « La commune de Saint-Just vient d'être témoin d'une cérémonie religieuse
empreinte d'une touchante solennité. Mme la maréchal Brune, qui tenait des
mains d'un ami fidèle les restes du maréchal, son époux, et qui se préparait à
leur translation au cimetière de la commune, vient elle-même de succomber
le I e r de ce mois, à une longue et cruelle maladie qui l'enlève à l'âge préma-
turé de 57 ans.
   « Cette pieuse cérémonie avait attiré un concours prodigieux. Toutes les
autorités des communes environnantes, de Marcilly, Saron, Anglure, Mery,
Bagneux, Romilly y furent appelées et s'empressèrent de venir rendre un
double hommage à l'illustre guerrier disparu dans une tourmente populaire,
et à son épouse, devenue, depuis de longues années, l'amour d'une contrée
tout entière. Quelques personnes demeurées dans leur isolement, étrangères
au mouvement toujours progressif de l'esprit public en France, hésitèrent un
moment; mais bientôt ramenées par la réflexion et s'abandonnant à une
bien honorable impulsion, elles suivirent l'élan général.
    « Plus de quatre mille personnes formaient le cortège des dépouilles
 mortelles, dont, par une fatalité sans exemple, l'une a semblé attendre l'au-
 tre pour descendre dans la tombe.
    « La famille déploya dans cette triste journée toute la pompe que récla-
 maient le rang et les vertus des défunts. La compagnie des pompiers de
 Saint-Just, renforcée de celles de Marcilly et de Saron, donnèrent à cette
 cérémonie un appareil militaire tout à-fait de circonstance, dans le convoi
 funèbre d'un guerrier dont s'honore la pairie, d'un maréchal de France pour