Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
     COUP-b'OEIL GÉNÉRAL SUR LA LITTÉRATURE, ETC.           435

ont offert leurs œuvres excellentes ; et tous les rejetons de
la race germanique, les Suisses, les Hollandais, les Danois,
les Suédois, ont revendiqué leur part de dignité morale
et de maturité intellectuelle. Quel a été le but de cette r e -
cherche lointaine, de cette élude austère et quelquefois i n -
grate, si ce n'est de faire ressortir l'élément qui domine la \
société moderne, de signaler cette sève puissante du nord
qui s'est infiltrée dans l'arbre de la science et qui, depuis |
le moyen-âge, l'a vivifié dans les divers climats, en répan-
dant toutefois ses plus beaux dons, ses plus riches effusions
sur la France? Mais la France qui marche avec orgueil à la
tête de la civilisation actuelle, la France qui depuis Louis XIV*»*
est restée l'arbitre du bon goût, aurait-elle atteint cette hau-
teur et connu cette perfection de formes, si l'élément que
nous venons de signaler eût seul animé ses chefs-d'œuvre, si
cette force agissante, énergique , mais quelquefois rude et
inculte, n'eût rencontré un sol tout préparé, façonné par le
travail des siècles, réchauffé des feux d'un ciel pur, rendu
fécond dès la naissance du monde ; en un mot, si le génie
du nord n'eût pu s'allier à celui du midi ? C'est donc vers
le midi que nous tournerons nos regards pour compléter, dans
un tableau rapide, le cercle d'études littéraires que nous
avons l'intention de parcourir. Le midi, source d'inspirations
et de souvenirs inépuisables, tant de fois exploré, et toujours
jeune encore dans son illustration séculaire, parce que la
gloire ne saurait vieillir, et que son éclat grandit avec l'âge ;
le midi dont notre métropole est comme la citadelle avancée,
dirigée d'un côté vers l'horizon nouveau où se déploie l'ac-
tivité humaine, sans jamais perdre de vue les traditions au-
gustes qui rattachent à la Grèce, à Rome, et à l'orient, les
cryptes arrosées du sang de ses martyrs.
  C'est en effet un majestueux spectacle de voir cette lu-
mière de l'esprit, ce soleil inlellectuel (si je puis ainsi m'ex-