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                   DU COURS DE PHILOSOPHIE.                     427

étant lié au plus grand bien possible de l'univers, ou encore
dans l'idée que l'homme ne peut pas se poser comme le
centre et le but de l'univers, ou encore dans l'idée d'une
providence agissant toujours par des lois générales les meil-
leures possibles , ou enfin dans la théorie de l'optimisme ?
Je suis persuadé qu'il serait possible d'extraire de la Théo-
dicée de Leibnitz, une sorte de manuel accessible à toutes
les intelligences. J'en dirai autant de la connaissance de Dieu
et de soi-même de Bossuet, et de la démonstration de l'exis-
tence de Dieu etde Fénelon.
   D'où vient cette clarté inhérente aux principes philoso-
phiques ? Pour s'en rendre compte il suffit de remarquer que
tous ont leurs fondements dans cette nature humaine qui nous
est commune à tous, et que pour les y faire voir il ne faut
qu'éveiller sur eux l'attention de la conscience. A la diffé-
rence des vérités physiques ou mathématiques, les vérités
philosophiques ont leurs éléments dans la conscience hu-
maine et voila pourquoi elles peuvent mieux que toutes les
autres être enseignées à tous et comprises de tous. Ne reje-
tez pas sur moi seul la responsabilité de cette opinion , et ne
la jugez pas comme une dangereuse et téméraire innovation
En effet telle a été la pensée de presque tous les grands mé-
taphysiciens et toutes les grandes écoles des temps modernes,
telle a été la pensée hautement avouée de Descartes et de
Leibnitz. La prétention de Descartes était de s'adresser à
tous, de se faire comprendre même des femmes et des en-
fants, en un mot de rendre sa philosophie populaire. Sur la
fin de sa vie, il songeait à mettre sous une forme populaire
ses idées en physique et en métaphysique , comme nous l'ap-
prend l'historien de sa vie, Baillet. « Il voulait, dît—il, faire un
abrégé de toute sa philosophie et en faire le cours par ordre ,
avec un abrégé de la philosophie de l'école et des remarques
de sa façon sur les défauts de cette philosophie. Il espérait de