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DES EAUX A LYON. 4-01 III. Quelle est la meilleure combinaison à adopter pour fournir l'eau du Rhône aux ménages, à l'industrie, à la voirie et aux monuments hydrauliques. Ici nous regrettons de différer d'opinion avec tous les savants qui ont traité la question des eaux, et à l'opinion desquels nous attachons la plus honorable déférence; mais notre conviction pro- fonde nous fait regarder la création et l'exploitation de ce vaste et important service comme ne devant appartenir convenablement qu'à la Ville de Lyon elle-même. L'avenir industriel de la tein ture, une des colonnes de l'industrie lyonnaise, l'hygiène publique, le service régulier et abondant des égoûts, des fontaines, des incendies surtout, lui en font un devoir. Dépendre d'une compa- gnie, c'est se livrer à des chances de pertubation qu'une grande po- pulation ne doit pas encourir. Si ce service doit être lucratif, pourquoi les bénéfices n'appar- tiendraient-il pas à la commune, no peut-on pas espérer que dans un temps plus rapproché qu'on ne pense, la vente de l'eau aux parîi- culiers n'offre des revenus suffisants pour rendre gratuite l'alimen- tation des fontaines et do la voirie. L'ardeur des compagnies particulières, trahit l'espoir d'une brillante spéculation. Que nos magistrats tentent, eux aussi, la spéculation du bien public. La Providence semble avoir accumulé à plaisir les éléments de la plus magnifique distribution qu'il ait été donnée à une grande ville de jouir. N'allons pas méconnaître ces avantages. Que les chefs de la famille lyonnaise fassent arriver ces dons naturels jusqu'à nous, sans intermédiaire. Toulouse porte une reconnaissance éternelle aux fondateurs de sa construction hydraulique. La reconnaissance de Lyon sera plus grande encore, car Lyon peut avoir mieux que Toulouse. L. V. PARISEL. 26