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                     DES CHEMINS DE FER.       ,             375
 qu'une surveillance attentive et incessante conserve, autant
 que possible, à l'ensemble de la voie toute la perfection qu'elle
 avait au moment où elle a été livrée à la circulation.
    Les réparations de la voie pourvoient seulement au rem-
 placement des traverses, rails, coussinets, chevilles et autres
 accessoires qu'un accident imprévu, ou bien un défaut excep-
 tionnel viennent à mettre hors de service.
    Ces deux catégories de dépenses incombent nécessairement
 à la charge des compagnies ; elles rentrent dans la masse gé-
 nérale des frais d'exploitation. Il n'en est pas de môme des
 dépenses causées par la nécessité du renouvellement général
 de la voie de fer lorsque, par l'effet de l'usure, le besoin de
 ce renouvellement vient se manifester. C'est là une répara-
 tion extraordinaire trop considérable pour qu'on puisse rai-
 sonnablement exiger qu'il y soit pourvu par les produits d'une
 exploitation basée sur le système du fermage. Quelques cal-
 culs bien courts démontreront mieux que tous les raisonne-
 ments celte impossibilité.
    On a vu que chaque renouvellement delà voie de fer coû-
 terait                                          125,000,000 fr.
 Les revenus annuels recueillis par les compagnies fermières
 s'élèveraient en moyenne à                       18,750,000 fr.
 L'obligation de fournir, à leurs dépens, au coût d'un renou-
 vellement de la voie forcerait ces compagnies à consacrer à
 cet emploi près de sept années de leurs revenus. Pendant cet
 espace de temps, comprenant plus de la moitié de la durée de
 leur concession, elles devraient renoncer à tout bénéfice quel-
 conque, elles ne recevraient pas même un centime d'intérêt
 pour leur capital. Cela n'est pas possible.
    Il est donc évident que les compagnies fermières ne pour-
 raient être obligées à renouveler à leurs frais la voie de fer.
 Le système du fermage ferait nécessairement tomber cette
'dépense à la charge du trésor public.