Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
370              DF.S SYSTÈMES DE CONCESSION

 pas évident que le système de la construction absolue des che-
 mins de fer par les compagnies serait plus onéreux pour les
 finances publiques, plus défavorable aux intérêts généraux
 du pays? N'est-il pas évident que ce système porterait iné-
 vitablement la perturbation dans l'emploi actuel des capitaux
privés, à cause de l'énormilé de la dépense à laquelle ces ca-
 pitaux devraient pourvoir? Ne doil-on pas redouter que
 l'action du crédit public ne fut compromise par la multipli-
cité des valeurs industrielles dont tous les grands marchés
seraient alors inondés? Neserait-ilpas à craindre que les len-
 latives faites afin de réunir les capitaux nécessaires pour une
si colossale entreprise n'obtinssent pas de succès, et ce fâ-
cheux avortemcnt n'aurail-il pas pour conséquence d'ajourner
pour longtemps peut-élre, l'achèvement de nos chemins de
fer, ou d'obliger à d'onéreuses concessions pour ramener les
capitaux intimidés? N'a-t-il pas été démontré que l'adoption
de ce système priverait le trésor public d'une accumulation
successive de bénéfices nets s'élevant au moins, en quatre-vingts
années, à huit cents millions. Enfin, si la reprise de pos-
session des chemins de fer par l'État devenait une mesure
d'utilité publique, le système de l'intervention absolue des
compagnies n'obligerait-il pas l'État à payer, en cinquante
annuités successives, une somme qu'on ne saurait évaluer à
moins de trois milliards pour prix d'un rachat que le système
de 1842 lui aurait attribué à titre complètement gratuit? La
réponse à ces questions ne saurait être douteuse : il faut
repousser un système capable de produire de tels effets.