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DES CHEMINS DE FER. 363 alors d'autant plus onéreuses pour les finances publiques, que la valeur vénale des fonds publics serait moins élevée et les capitaux moins disposés à se porter sur ces fonds. A toutes ces considérations on objectera peut-être, d'une part, l'empressement avec lequel les capitaux étrangers, et surtout les capitaux anglais s'engagent dans les compagnies organisées pour l'exécution des chemins de fer français, et, d'autre part, la facilité avec laquelle diverses compagnies concurrentes pour la concession d'un môme chemin de fer réunissent, chacune, des souscriptions pour tout le capital exigé par l'entreprise. Ces objections sont faciles à réfuter. L'empressement des capitaux étrangers est incontestable ; il ne faut pourtant pas s'en exagérer la valeur. En principe, les chemins de fer étant un élément énergique de force et de richesse, la coopération des capitaux étrangers dans le coût de construction de nos chemins de fer est une vérita- ble commandite, destinée a faciliter le développement de la puissance et de la prospérité de la France. L'empressement avec lequel cette coopération est offerte est donc un avan- tage; mais il faut en resserrer l'acceptation dans certaines li- mites, afin de n'en pas compromettre les bons effets. Ces dispositions favorables pourraient bien d'ailleurs se refroidir si l'on se montrait trop désireux de les utiliser. Les capi- taux sont timorés, ils battent souvent en retraite lorsqu'on les sollicite un peu vivement. Puis encore, il faut tenir compte des circonstances qui pourraient détourner les capitaux étrangers sur un autre emploi. En Angleterre, par exem- ple, les capitaux flottants viennent d'être appelés à pour- voir au coût de 1,300 kilomètres de chemins de fer à cons- truire sur le sol britannique. Ces nouvelles entreprises, plus coûteuses comme on sait en Angleterre qu'en France, ab- sorberont au moins 400 millions. Quelle que soit la richesse de l'Angleterre, il lui serait probablement très difficile de