page suivante »
324 ' LES MÉDECINS ET LES CHTRDRGrENS posez au lieu de probation et avoir traicté les pesliférez. » Les médecins ne déméritèrent pas non plus; deux surtout doivent être distingués : Claude Magnin et Claude Pons. Claude Magnin était de Gray en Bourgogne ; il n'est connu que par un seul trait; mais ce trait est digne de mémoire : en juillet 1629, il mourut à l'hôpital un gentilhomme de l'armée du roi en Languedoc, au moment où les troupes ve- naient d'être licenciées; il succomba à la contagion. Henri Derhoddes(l), alors médecin de l'Hôtel-Dieu, demanda à ne pas faire la visite des malades dans l'intérieur, « offrant néanmoins se porter journellement dans le cloistre, pour y ordonner sur ce qui luy sera rapporté par les compagnons chirurgiens,.... et si la Compagnie le trouve bon, qu'il y fera entrer le môme médecin qui a servy durant la maladie con- tagieuse. » On y consentit : « a esté arresté que, pendant huict jours, le sieur Derhoddes sera dispensé de faire la visite des malades dans la maison ; ains ordonnera dans le cloistre sur le rapport des dits Srs, passé lequel temps sera pourveu selon les occurences. » Magnin avait déjà reçu (8 juillet 1629) une récompense pécuniaire « pour gratification de ce qu'il s'étoit exposé à la visite des malades pendant la maladie contagieuse, en l'ab- sence du sieur Derhoddes, médecin ordinaire. » Il se dévoua de nouveau ; il continua même ce service pendant plusieurs mois. (i) Henri Derhoddes avait succédé à Guillaume Clémenson ; ce dernier, nommé médecin de l'Hôtel-Dieu en février 1627, donna sa démission au bout de sept mois de service, écrivant de Thiers, qu'il ne pouvait continuer sa charge « à cause de son incommodité, estant détenu d'une fiebvre lente et éti- que qui le menaçoit du péril de sa vie ( 3 octobre). » On jeta les yeux sur Henri Derhoddes (17 octobre), et il fut nommé médecin de l'hôpital le 14 novembre ; après 3o mois de service, il donna lui-même sa démission le a8 avril i63o.