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LE BAPTÊME DE LA CLOCHE. 317 A la cité des cœurs cette voix me convie, Me dit que je suis homme et dois porter mes fers, El me ramène enfin an combat de la vie Que j'ai tenté de fuir pour la paix des déserts. Par toi chantent l'appel des travaux, des prières, Et l'écho solennel de la joie et des pleurs ; En l'écoutant j'irai demander à mes frères Ma part de leurs destins, surtout de leurs douleurs. Va donc, fille du feu sur les tombeaux assise, Donne à chacun sa place en tes hymnes fervents, Chante pour ceux à qui la lumière est promise. Parle aux vivants des morts comme aux morts des vivants. Prends ton poste au donjon, sonore sentinelle, Veille sur ces vallons, veille sur ces sommets, Garde à ces bois chéris une paix éternelle ; Que la sainte amitié les habile à jamais. Qu'au loin en t'écoutant la lerre soit bénie; Gomme à la voix de Dieu qu'elle enfante à la voix : L'abondance du ciel tombe avec l'harmonie, Verse aux sillons le grain et le feuillage aux bois. Garde celte maison, tu dois chérir son hôte, Grand cœur où comme en toi l'esprit divin descend ; C'est lui qui t'a bâti la tour solide et haute; Il est de l'œuvre sainte un ouvrier puissant. Et tous nous aimerons vos (feux voix fraternelles ; Car Dieu sur ce sommet qÉf voit poindre le jour Vous mit pour nous parler'des choses éternelles, Et saluer de loin le règne de l'amour. VICTOR DE LAPUADE. Saiul-Bounel, a3 juin 1S44.