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264 DIGNE ET LES ALPES. ne tombassent pas au pouvoir d'un détachement débarqué à Cannes. Le sous-préfet du département est instruit, d'un autre côté, parle préfet, M. Duval, et va dire à M. de Gombert que Napo- léon, débarqué à Cannes le lermars, a couché à Séranon ; que le 2et le 3 il à été à Barrême, et qu'il arrive à Digne au milieu du i. Alors vivait à Sisteron un officier supérieur, né dans cette ville, et tout couvert de blessures. C'était le lieutenant-colo- nel de Laydet, aide-de-camp du général Dubreton, et qui fai- sait ses préparatifs de départ. M. de Gombert se rend chez lui pour lui expliquer ce qui se passe. Le conseil municipal est aussitôt convoqué à l'Hôtel-de-Ville, et se prononce pour une vive résistance. Le colonel Laydet avait dit: « Si l'on me donne seulement cent hommes bien déterminés à se mesu- rer avec les plus intrépides soldats qui existent, je me charge d'arrêter, ou du moins de dévier le torrent. « II n'y avait pas à Sisteron de garde nationale organisée; elle nefiguraitque sur d'inutiles rôles. L'évacuation des mu- nitions de la place était, d'autre part, assez impossible. M. de Gombert, dans ces rudes extrémités, rédigea, contre Napoléon, une proclamation qu'il fit connaître à son de trompe. Il était plus de six heures du soir. En môme temps, il chargea quel- ques personnes dévouées à la cause de la Restauration de voir ce qui arriverait du côté de Digne. Quant à lui, brisé de fatigue, il alla prendre un peu de repos. A minuit, il est réveillé par un bruit sourd et par des piéti- nements de chevaux; on vient heurter à sa porte; il demande qui est là , et une voix forte répond : Vavant-garde de S. M. l'Empereur. Aussitôt plus de soixante hommes, ayant h leur léle le général Cambrone, remplissent la maison de M. de Gombert. Sommé par Cambrone de préparer un logement pour l'Empereur, comme pour sa suite, et des vivres pour 3,000 hommes, M. de Gomberl. oppose de la résistance : c