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                        LE P. BERÀUD.                      241
même temps qu'elles prouvaient l'exactitude de l'observateur,
servaient à confirmer ou d'anciens résultats, ou des calculs
modernes. C'est ainsi qu'ayant fixé alors l'inclinaison de
Mercure, son diamètre, son nœud descendant, il se trouva
si parfaitement d'accord, et avec M. de La Lande, qui avait
fait à Paris la môme observation, et avec le grand Cassini,
qui avait suivi autrefois de semblables passages, qu'on peut
regarder ses résultats comme la théorie du mouvement de
Mercure.
   Un observateur aussi laborieux était bien digne de concou-
rir aux progrès de l'astronomie, avec cette compagnie il-
lustre, la première de l'Europe par son ancienneté et par
le nombre des grands hommes qu'elle a produits. Aussi, dés
1751, l'Académie des sciences le mit au nombre de ses cor-
respondants. Elle fut comme le berceau de l'astronomie mo-
derne, qu'on peut dire avoir été créée par Cassini, et elle l'a
portée au point de perfection où nous la voyons, en entre-
tenant dans la France et dans tout l'univers un certain nom-
bre de coopérateurs, dont elle joint les lumières aux sciences,
pour être le flambeau du monde savant. Le P. Beraud s'ac-
quitta avec succès de cette fonction glorieuse. Pendant vingt-
deux ans qu'il a eu la direction de l'Observatoire, je ne
crois pas qu'il y ait eu une seule éclipse de soleil ou de
lune, une apparition de comète, dont il ail négligé de vous
rendre compte : les aurores boréales, les taches du soleil
lui ont fourni matière à plusieurs Mémoires. 11 vous donnait
l'instant des équinoxes, et ce fut pour le calculer avec la
dernière précision, qu'il entreprit la méridienne du Collège,
monument qui doit perpétuer son nom dans celle ville. 11 y
apporta l'attention la plus scrupuleuse ; et, étonné de la témé-
rité de ces artistes qui prétendent quelquefois en moins d'une
heure avoir tracé une méridienne, il avoue avec une modestie
digne de lui, qu'après avoir travaillé à la sienne pendant