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 240                           HISTOIRE
bien des effors et de nombreux écrits. De même qu'il se montrait
plein de force dans ses argumentations contre l'erreur, clair et
précis dans ses traductions des écritures sainte, grecque et hébra-
ïque ; guidé par un jugement presque toujours sûr et modéré
dans les interprétations, de même il parût constamment animé
d'un zèle pur, ardent, et de l'esprit évangelique dans ses conseils
aux enfants de l'Eglise. Toutes les fois qu'il aperçût le mal au
dehors et au dedans même de la famille chrétienne, il le flétrit
avec une sainte énergie. Il disait avec Isaïe : « J'ai foulé le pres-
soir et il n'est resté avec moi nul homme d'entre les Gentik ; il
comprenait que si l'Eglise du Christ devait être universelle, c'était,
seulement en ce sens, qu'étant connue par toute la terre elle appe-
lait tous les hommes, sans que pour cela le plus grand nombre
dominé par les passions voulût revenir sérieusement à elle ; car il est
écrit: Beaucoup sont appelés, mais peu sont élus. Donc, Jérôme
s'efforçait au moins de propager parmi le petit nombre des forts
l'amour de la perfection évangelique. Cette face de sa vie et des
travaux de Jérôme est extrêmement attachante, la conduite des
vierges, des veuves et des femmes chrétiennes, celle des solitaires,
des moines et des pères de familles amis de Dieu, celle même des
prêtres sont nettement tracées. Pourquoi n'y étudie-t-on point la
philosophie catholique souvent attaquée par ceux qui ne la con-
naissent pas ou qui n'ont point la courageuse volonté de la
suivre ?
    Avant d'entrer dans cette partie de l'histoire de saint Jérôme,
 M. Collombet établit de sages principes : « Le précepte le plus
 grave et le plus général qu'il y ait dans l'Evangile, dit-il ; celui qui
 lie toujours et partout, et dans toutes les conditions de la vie, c'est
 l'amour de Dieu créateur et maître de toutes choses. Il nous est
 ordonné d'aspirer à une haute perfection, et nous devenons plus ou
 moins parfaits, selon que nous observons plus ou moins fidèlement
 la suprême loi de l'amour de Dieu. Mais il n'est pas également
•facile à tous les hommes, et tous ne sont pas obligés non plus, ni
 capables de mettre en usage tous les moyens qui peuvent conduire
 à cet état de perfection. Entre les divers moyens, il en est qui ont
 la nature du précepte, comme la prière, la pénitence, la vigilance,