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J)K SAINT-JÉRÔME. 239 Victorinus en revenait à la raillerie des murailles. Les liens qui l'attachaient au paganisme étaient, en effet, difficiles à briser. Il fallait abdiquer toute une carrière nettement dessinée, laisser là des habitudes anciennes, subir'les sarcasmes de l'amitié, et qui sa- vait peut-être ? les huées d'un peuple nombreux. Contre la gloire du professeur, il y avait à échanger la honte d'une sainte apostasie; mais, lorsqu'enfln il y eut bien profondément réfléchi, Victorinus trouva du courage à force de lectures et de désirs ardents, et, le souffle d'en haut venant à ébranler ce professeur irrésolu, il dit tout à coup à Simplicianus : Allons à l'église, je veux être chrétien. Rome en fut étonnée, dit saint Augustin, l'Eglise en fut ra- vie de joie. Là des frémissements de colère et d'acerbes irritations; ici, des bénédictions saintes et de pieux espoirs. Quand arriva l'heure de la solennelle profession de foi, Victorinus la fît hautement en présence de la sainte multitude, car, disait-il, ce n'était point une doctrine de salut que celle qu'il avait enseignée dans son école de rhéteur, et néanmoins il l'avait publiquement professée. Lorsqu'il parut à la tribune, chacun prononça le nom du glorieux néophyte, et de qui n'était-il pas connu ce nom de Victorinus? Ce fut un murmure universel, car les spectateurs disaient émus de joie : Victorinus! Victorinus! Bientôt ce murmure soulevé par le plaisir de le voir fut étouffé par le plaisir de l'entendre. Victorinus récita avec une noble assurance les vérités de la foi Par suite de sa conversion, le rhéteur dut perdre assez vite sa popularité. Il paraît cependant qu'il ne descendit pas de sa chaire, mais lors- qu'un édit de Julien \ i n t , plus tard, défendre aux chrétiens de donner des leçons de littérature et d'éloquence, Victorinus n'hésita point à se soumettre aux injonctions du persécuteur et aima mieux quitter l'école où il enseignait à bien parler que de se montrer infidèle à la parole de Dieu. »> On le voit: de tout temps pour être vraiment chrétien il n'a point suffi de se dire tel ni même de pratiquer le christianisme seulement en son cœur, à la dérobée, mais il fallait, et il faut encore en faire une profession publique, humble, soumise, à l'Eglise. C'est à obtenir ce résultat nécessaire que saint-Jérôme, consacra