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                         DE SAINT .IÉRÔMK.                          237
 (jue pour calmer la justice divine il se servit puissamment de sa
 vive affection chrétienne. Les passions alors étaient trop enflammées
 pour se soumettre à la simple force des arguments, même les plus
 éloquents. « O sainte, ô adorable, ô longanime Trinité ! s'écriait-il
 un jour, car tu es longanime, toi qui supportes si longtemps ceux
 par lesquels tu es divisée ! O Trinité ! qui dois être un jour connue
 de tous, des uns par l'illumination, des autres par le châtiment;
 plaise à Dieu que tu reçoives pour adorateurs ceux qui sont mainte-
nant tes contempteurs, et que nous n'en perdions aucun, pas même
des plus petits, nous fallût-il subir la perte de quelque grâce. »
Puis, voyant la conduite partiellement louable de quelques frères
égarés, il leur crie : « Qu'il les aime si fort qu'en vérité ri accepte-
rait volontiers Panathème du Christ et de souffrir quelque chose de
la peine des damnés, pourvu que ces hérétiques vinssent enfin se
ralliera la vérité catholique. »
    Au milieu des élans d'ames généreuses et de ces luttes remarqua-
bles où les hommes savants des choses de Dieu réduisaient à la
soumission la vaine science humaine, souvent fausse et toujours
secondaire, on voyait se dessiner la société chrétienne. Par des
conversions souvent éclatantes, les rangs de la famille des enfants
de Dieu s'élargissaient, el les besoins de l'intelligence comme ceux
de l'amour pur amenaient ce consolant résultat. La doctrine chré-
tienne, se disait-on, est si belle qu'elle ne peut être que l'œuvre de
la sagesse éternellement vivante et immuable ; Dieu seul a doue pu
rétablir ainsi parmi nous les notions du vrai et du bien si étran-
gement perverties par le péché : Jésus-Christ est Dieu, tout nous
le prouve d'ailleurs; il est ce Verbe dont les Prophètes ont annoncé
la venue, les miracles, la mort, la résurrection, la puissance; il est
la victime de rédemption et d'amour, et c'est lui que nous devons
croire, ce sont ses Apôtres et leurs successeurs que nous devons
suivre. Il est impossible d'admettre qu'après des milliers d'années
de châtiments et d'épreuves, Dieu consentant à nous sauver au prix
du sacrifice de son Fils, n'ait pas voulu perpétuer et protéger, à la
l'ace de tous, les moyens de salut pour ceux qui voudront y recou-
rir. Les criminelles extravagances du libre arbitre ont perdu le
monde, Dieu a établi l'autorité de son Eglise pour nous conduire,