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232     ANCIENNES INSTITUTIONS RELIGIEUSES DE LYON.

   Sœur Augustine de la Miséricorde mourut en 1757. La
veille de sa mort, elle adressait à la reine, avec qui elle avait
échangé quelques lettres, les huit vers suivants, qu'elle dicta
à la Religieuse qui la veillait :

         Thérèse (i), je t'entends ! une éternelle vie
         Brise de mon exil les liens importuns ;
         Avec une prière offerte par Sophie (2),
         Mon ame va voler sur l'autel des parfums.
         O reine, ame céleste et le charme du monde,
         Si sur moi tes regards daignèrent s'abaisser,
         J'implore, en expirant, ta piété profonde,
         Demande mon bonheur : le ciel va t'exaucer.


   Les personnes qui connurent M"e Gautier aux Carmélites,
telles que Mme Pallu, intendante, et Mme de La Verpillière,
femme du prévôt des marchands, racontèrent à Duclos que la
pénitente avait conservé la gaîté de son caractère ; que sa viva-
cité s'était changé en ferveur pour ses devoirs; et que, étant
devenue aveugle dans les dernières années de sa vie, elle s'é-
tait toujours servie elle-même, sans vouloir être à charge à
qui que ce fût ; elle aimait les visites, parlait avec feu, éner-
gie et clarté. Elle n'entendait jamais parler d'un malheureux
sans être attendrie, et sans chercher à le soulager par le moyen
de ses amis. Le pape lui avait donné un bref pour paraître au
parloir à visage découvert. On ne devine pas la raison de celte
singularité.
                                              F . - Z . COLLOMBET.


  (1) Patrone des Carmélites.
  (2) L'un des noms de baptême de la Reine.