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18k                    J . - B . RONDELET.

la sépulture des grands hommes, sous le titre de Panthéon
français, M. Rondelet continua d'être attaché à ce monument
sous la direction de M. Quatremère de Quincy, chargé d'y
opérer les changements devenus indispensables, et depuis ce
dernier, lorsque cette direction fut remise à la commission
des travaux publics.
   Pendant ces derniers temps, le zèle qu'il mettait à remplir
ses fonctions, faillit lui devenir funeste. On sent que des
hommes qui, chaque soir, s'érigeaient en juges des affaires
publiques, devaient supporter impatiemment la censure d'un
chef, chargé de les diriger et de les surveiller dans leur tra-
vail; aussi ne tarda-t-il pas à devenir l'objet d'une dénon-
ciation formelle. Obligé de comparaître devant le Comité
révolutionnaire de sa section, composé en partie des ouvriers
qu'il avait sous ses ordres, il ne put contenir son indigna-
lion en présence des imputations odieuses dont ils cherchaient
à colorer leur ressentiment.
   Il sortait à peine de braver ce redoutable tribunal que
le sentiment de son impuissance contre un fléau qui désolait
la France entière, vint anéantir tout son courage. Il se
promenait dans Paris, agité des plus sinistres pensées, lors-
qu'un heureux hasard lui fit faire la rencontre du célèbre
David, si puissant, alors, et qu'il avait connu particulière-
ment en Italie ; son trouble n'échappa pas à cet artiste. Dès
qu'il en eut pénétré les motifs, il comprit de suite l'immi-
nence du danger dans lequel il s'était jeté, et, le soir même,
sans l'en prévenir, il le fit mettre en réquisition par le
Comité de salut public. Cette mesure, dictée par la plus
généreuse prévoyance, eut aussi l'effet le plus salutaire.
   A peu de distance de là, Fleuriot Lescot, l'un des com-
missaires des travaux publics, ayant péri sur l'échafaud, M.
Rondelet fut aussitôt désigné pour reprendre sa place. On
voit qu'il sortait d'un écueil pour retomber dans un autre,