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104                  l'AïirjîAU ET SAC DE ROME.

élever à Constantin un arc de triomphe, n'ayant ap-
paremment à son service que des architectes médio-
cres, défit un des arcs deTrajan, en prit les marbres
et les sculptures, et crut honorer Constantin par cette
triste parodie. Le peu de monuments que l'on cons-
truisit en ce genre, annonce d'une manière trop sen-
sible que la barbarie descendait sur l'Empire avant
l'invasion des Goths et des Wandales (1).
    Ammien Marcellin, qui était né à Antioche, vers la
fin du règne de Constantin, et qui avait servi long-
temps dans les armées romaines, écrivit une grande
histoire, embrassant un espace de près de trois siècles
depuis l'an 96, jusqu'à l'année 378. Quand il quitta le
métier des armes, il vint sagement s'établir dans la
Capitale, comme dans le lieu le plus convenable pour
l'homme qui voulait écrire l'histoire de son siècle. Am-
mien nous a laissé un tableau des mœurs romaines,
telles qu'il les voyait; ce tableau est curieux, mais
tout n'y est pas ; il y manque un aspect bien particu-
lier de la ville de Rome, celui des moeurs chrétiennes,
que l'auteur ne pouvait pas comprendre et auxquelles
il ne devait pas s'intéresser beaucoup, malgré la mo-
dération de son langage, quand il parle des Chrétiens.
On comprend, à la lecture des Lettres seules de saint
Jérôme, qu'il y avait une Rome nouvelle qui échappe
aux regards et aux appréciations du vieux soldat venu
des rangs du Paganisme (2).

  (i) Denina, ibid., pag. i5i.
  (2) Ammian. Marcell, x i v , 6 ; xxvm, 4. C'est principalement avec ces
deux endroits réunis et habilement groupés cpie Gibbon a tracé, dans le xxxi"