page suivante »
F.E CHATEAU DE LA PAPE. 93 d'une gorge qui aboutit au Rhône; ce lieu s'appelle encore l'Ermitage. En fouillant le terrain, il y a quelques années, en trouva des (races de fondations, et un assez grand nombre d'ossements humains gisants sûr des tuiles à rebords, ainsi qu'un petit vase de terre sigillée, d'une fabrication assez grossière. Ces objets paraissaient appartenir au Bas-Empire; cependant il serait possible que les ruines découvertes fussent celles d'une maladrerie construite à l'époque«de la peste, qui aurait, par la suite, servi d'asile à un ermite. Il serait assez difficile de décider si le nom de la Pape est une corruption de celui de la poype, dénomination par la- quelle on désigne, dans la Bresse, de petites éminences, ou si le château le tient de la famille Pape à laquelle il a long- temps appartenu ; celle dernière supposition paraîtrait d'au- tant plus probable que, dès 1487, des lettres-patentes de Phi- lippe, comte de Bresse et de Bugey, font, à Guillaume Pape, la concession d'un droit de construire un havre ou port, sur le Rhône, dans le lieu appelé Moyffon, d'y établir des bateaux pour traverser en Dauphiné, et de percevoir à son profit le prix qu'il en retirerait, moyennant la redevance de 50 sols viennois par an; le comte de Bresse invite le parlement de Grenoble à favoriser celte entreprise qui doit procurer de grands avantages aux deux états. Deux ans plus lard, en 1489, il fut permis à Guillaume Pape d'établir deux moulins sur le Rhône, devant ses propriétés, moyennant la redevance de dix florins. Ce peut donc être à cette époque que les ter- rains qui composent celte propriété ontpris le nom dePape ; au lieu de celui de Moyffon, qu'elle portait auparavant, nom d'une famille noble dont parle Le Laboureur (1), laquelle avait possédé ce territoire. Le célèbre Guy Pape, conseiller au parlement de Greno- (t) Masure de l'Ile-Barbe.