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SUR L'ÉGLISE DE BROU. 55
boux, dont la mémoire sera longtemps honorée dans le dé-
partement de l'Ain, la préserva de ce vandalisme, en obte-
nant de l'Assemblée Constituante que ce monument serait
conservé par l'état, comme monument national.
Sous le régime de la Convention , les démolisseurs ayant
trouvé les portes fermées, se bornèrent à briser quelques sculp-
tures à la façade. Par ordre du proconsul Albitte, la flèche
du clocher fut abattue, les cloches et le mausolée en bronze
du seigneur de Gorrevod furent fondus, pour en faire des ca-
nons. Un autre représentant du peuple fit enlever du tom-
beau de Marguerite de Bourbon deux beaux génies soutenant
une table en marbre, pour les envoyer à la Convention, dans
l'intention d'y faire graver la nouvelle Constitution. Ce groupe,
emballé avec peu de soin, fut brisé dans le trajet.
Depuis cette époque déplorable, l'édifice de Brou a reçu
des soins réparateurs d'un prélat éclairé, et reçoit à ce moment
même de la généreuse sollicitude du gouvernement le bienfait
de sa restauration et presque de son ancienne splendeur.
Pour compléter cette notice, nous avons extrait du livre
de M. Baux ce précis sur l'église, dès son origine jusqu'à ce
jour, après avoir fait ressortir la découverte principale de l'au-
teur, qui, ayant trouvé dans l'ombre des archives l'unique
architecte de Brou, a replacé sa figure radieuse sur son pié-
destal historique.
Cette troisième partie des Recherches renferme encore des
faits et des digressions intéressantes, mais l'ordre de notre tra-
vail nous impose de les omettre parce qu'ils appartiennent moins
directement à l'histoire de Brou. M. Baux n'intéresse pas seu-
lement à ses recherches le monumentaliste, il est entré assez
avant dans le champ de l'histoire générale pour donner à son
livre une importance d'un autre ordre ; et il y a été amené
fort heureusement, caries hommes et les choses d'une grande
époque ont éléen contact avec Brou. Charles-Quint, François