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                   suu   L'ÉGLISE DE BROU.               '   53

 nécessaire à la conservation de l'édifice. Son système pour
l'écoulement des eaux pluviales fut si mal pratiqué que, dès
1535, le monument à peine achevé fut dégradé par l'infil-
tration des eaux dans quelques parties des voûtes inférieures.
    Les Àugustins, à diverses reprises, réclamèrent aux exécu-
teurs testamentaires de Marguerite, les sommes pour les ré-
parations indispensables. Enfin, en 1548, vint de Flandre un
agent de Charles-Quint, le sieur deCormaillon, accompagné
de deux maîtres flamands; il fil exécuter tous ces travaux et
en môme temps sculpter le grand bénitier de marbre noir,
placé à la droite de l'entrée principale.
    Neuf ans après, un événement caractéristique de cette
époque rendit toutes ces dépenses à peu près inutiles.
    La garnison de Bourg était en grande partie composée
de gascons la plupart huguenots. Une bande de ces soldats
indisciplinés entra un jour, par surprise, dans le couvent de
Brou et le saccagea : le plomb des toitures de l'église fut
enlevé, et un beau jeu d'orgue fut brisé pour en fondre les
tuyaux.
    Les suites de cette dévastation furent déplorables, car les
Religieux, dépourvus de ressources, s'adressèrent en vain au
roi de France Henri II, et, malgré les précautions prises,
ils ne purent empêcher le dégât causé par les eaux.
    Philibert-Emmanuel, duc de Savoie, réintégré danssesétals
par la paix de Caleau-Cambrésis, vint à Bourg, en 1569,
élever cette forteresse octogone, rasée trente et un ans après
par Henri IV. Ce prince se montra bienveillant aux Augus-
tins et très disposé à réparer le monument, mais ses finan-
ces épuisées ne lui permirent que des dous exigus, suffisants
toutefois pour prévenir la ruine d'une partie de l'édifice.
    Peu de temps après, le clocher, bâti en pierres de mauvais
choix, éprouva des dégradations assez notables. Son amor-
 tissement était alors un dôme en forme de couronne impé-