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 48                        RECHERCHES

 cette époque, Jules II, sur l'avis de Raphaël et de Bramante,
 fit venir de France, deux célèbres peintres verriers, Me Guil-
 laume de Marseille et Me Claude : l'Italie admira leurs œu-
 vres, célébrées par Vasari. Deux raisons nous induisent à
 penser que les vitraux de Brou ont été peints par des fla-
 mands ; l'architecte y appela des maîtres ouvriers de Flandre;
 et, au témoignage de plusieurs, ces vitraux ont leurs analo-
 gues dans les Pays-Bas.
    La chapelle de la sainte Vierge, continuation latérale du
sanctuaire, dont le tombeau de Marguerite d'Autriche occupe
 une partie de l'ouverture, a le dessus de son autel décoré d'une
immense paroi d'albâtre, où sont sculptés, à compartiments
fortement fouillés, les principaux faits de la divine existence
de Marie. Ce magnifique morceau est très curieux, et par
son ornementation qui soutient le voisinage du tombeau de
Marguerite, et parce que l'humble Vierge y est représentée
avec le costume et l'ameublement d'une grande dame, sans
doute pour que la fastueuse princesse ne fût pas trop humi-
liée par la trop grande simplicité de Marie.
    A côté de cet autel, on voit un vitrail dont le principal sujet
est l'Assomption et le couronnement de la sainte Vierge.
Dieu le Père et J.-C. posent sur le front de Marie une
couronne d'impératrice.
   Ici vient se placer l'observation suivante de M. Baux : '
« Une remarque qui ne saurait échapper à un observateur
attentif, c'est que toutes les compositions des sculpteurs et
des peintres dans le sanctuaire de Brou ont pour objet la
glorification de la femme. On n'y trouve pas même l'effigie
de saint Nicolas de Tolentin, patron de l'église, qui devrait,
ce semble, y occuper le poste d'honneur. » Cette pensée est
exacte, si elle s'applique à une princesse qui a imprimé sur
ce monument les marques éclatantes de sa haute indivi-
dualité, mais là est sa limite. Car, dans ce même sanctuaire,