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DES PÈRES DE f/ÉGLISE DE LYON. 17 des ouvrages de ceux-ci ? Assurément non. Je conseillerais plus à un prédicateur la lecture de quelques discours théolo- giques de saint Grégoire de Nazianze, même dans une ver- sion latine, que l'étude d'un millier de sermons tels qu'on les trouve dans nos orateurs ou nos homiliaires les plus sui- vis. Tous les prêtres, il est vrai, n'ont pas le temps ni les moyens de recourir constamment aux sources les plus éloi- gnées et les plus salutaires aussi, mais qui donc empêche de substituer la qualité à la quantité, et d'agir suivant ses forces, même dans des bornes étroites? Pendant plus de deux siècles, depuis la découverte de l'im- . primerie, les érudils et les congrégations religieuses ont r i - valisé de zèle pour exhumer de la poudre des Bibliothèques les ouvrages des Pères de l'Eglise et en doter le monde sa- vant. Que de voyages entrepris dans le seul but de décou- vrir quelques manuscrits ! Que de belles années, que de flo- rissantes vies consumées à les transcrire, à les collationner, à les traduire, à les commenter, à les imprimer enfin ! Nous autres ingrats, nous sommes entrés dans un travail qui n'est pas le nôlre, et nous avons plus d'une fois jeté l'insulte ou le mépris aux doctes moines qui épuisèrent sur ces grands labeurs une patience infatigable. Quand nous remuons ces commodes in-folios dans lesquels rien n'est oublié pour que l'antiquité soit accessible, nous ne calculons guère ce qu'il en a coûté aux Bénédictins, aux Jé- suites, aux laborieux érudils qui nous ont amassé d'immenses matériaux. Une vaniteuse science, qui fait beaucoup de bruit avec de frêles édifices dont les pierres ont éié réunies et tra- vaillées par d'autres mains, ne lient nul compte des sueurs de nos devanciers, et accuse d'élroitesse l'esprit du mona— chisme (1). Nous ne savons ce qu'il manquait à ces hommes (i) II n'y a pas deux ans que nous avons fu dans un journal de Paris quel- 2