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308 VINGT-SEPT ANNÉES inquisitions vis-à -vis de ses subordonnés. C'est lui qui avait inventé, :à u moment des inspections générales,, ce qu'on a appelé depuis la « confession ». Il appelait chaque officier en particulier et lui posait une foule de questions sur sa vie intime, sur ses parents, ses grands-parents, ses relations, sa situation de fortune, etc. En un mot, il faisait subir un interrogatoire qui ressemblait à une véritable confession. « Dès son arrivée à Lyon, le comte de Castellane nous interrogea chacun en particulier. - . « Mon jour venu, je me rendis chez lui; c'était la pre- mière fois que je le voyais. Depuis, j'ai souvent eu l'occa- sion de le rencontrer; il se lia avec moi d'une telle amitié qu'à sa mort il me laissa son bâton de Maréchal, sa ceinture d'ordonnance et le portrait de Lassalle que j'ai dans mon cabinet. » - :• Un autre jour le Maréchal Canrobert dit que Castellane «était grand seigneur jusqu'au bout des ongles. » Certes, sila reconnaissance, « pareille à cette fleur alpestre, •qui croît sur les cimes et meurt dans les basses régions, ne fleurit que dans les natures élevées », ou si « pareille à cette liqueur d'Orient, qui ne se garde que dans des vases d'or,.elle parfume les grandes âmes et s'aigrit dans les petites », il faut avouer que Canrobert était « une grande âme », « une nature élevée »,• « un vase d'or ». , ll:y a. plaisir et profit à se trouver en contact avec ces belles âmes de soldats. On monte avec elles dans les hautes régions du dévouement, de la vaillance, de l'héroïsme; î>n apprend à aimer davantage la grande Patrie française, pour laquelle ils ont généreusement combattu et versé leur noble sang. On sent encore mieux tout ce qu'il y a d'ignoble et d'écœurant dans la campagne antipatriotique, que mènent contre l'armée nationale les « intellectuels » et les Dreyfu-