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                DE NOTRE HISTOIRE MILITAIRE                   299

bien, mon général, je sacrifierais avec joie tout mon ave-
nir, tout mon passé, pour que ce malheur ne fût pas
arrivé ». Aucune oraison funèbre n'égalerait l'éloquence
de ces pathétiques regrets de soldat.
   Le duc de Nemours ne provoque pas de tels-sentiments;
toutefois, les correspondants de Castellane louent en ce
Prince la bravoure et la fermeté.
   Le duc d'Aumale a « des courtisans » peut-être, comme
s'en plaint Forey, à propos de la prise de la Smalah; mais
les plus indépendants reconnaissent la précocité de l'intel-
ligence, la maturité, la supériorité de vues du jeune Prince.
Voici ce qu'écrit Dussert, le 14 octobre 1844 : « Le duc
d'Aumale... s'est montré comme toujours affable, distingué,
charmant; il ne se contente pas d'être Prince: il est avant
tout un homme remarquable. La province entière le
regrette, parce qu'elle l'a apprécié à l'œuvre, parce qu'elle
sait le bien qu'il a voulu faire/celui qu'il a fait, celui qu'il a
essayé d'opérer. L'opinion en France n'a pas rendu à
M. le duc d'Aumale la justice qu'il mérite et qu'on lui rend
hautement ici. On a fait grand bruit de l'incident de Biskra ;
mais ce qu'on ne dit pas, c'est qu'après tout, ses expédi-
tions dans le Sud ont été couronnées d'un plein succès;
qu'il y a pacification générale; que le commerce, habile-
ment attiré à Constantine, a commencé à en prendre la
route ; que le Prince a jeté les bases d'une excellente orga-
nisation des indigènes, qu'il a fait des projets de magasins
d'abondance ; qu'il a tâté tous les besoins du pays et
indiqué ce qu'il y avait à faire; qu'il a mis en train les
travaux de la route de Constantine à la mer, et qu'il s'est
enfin montré eu tout et sur tout un excellent administrateur :
il a donné la mesure de ce qu'il ferait ayant les bras déliés.
Il serait fâcheux qu'on eût d'autres idées en France; car