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                  JACQUES-JULES GRISARD                 2}<)

par des emprunts dont l'autorisation ne serait peut-être pas
facile à obtenir. »
   En 1887 paraissent les Documents pour servir à l'Histoire
du Couvent des Carméliles de Notre-Dame de la Compassion de
Lyon. Le titre du volume n'en indique que partiellement le
contenu et témoigne une fois de plus de la modestie de
l'auteur; ces trois cent quarante pages renferment une
monographie complète du monastère que le quartier voisin
de notre Jardin-des-Plantes actuel dut à la piété et sans
doute aussi à la vanité des Villeroy. Acte de fondation,
succession chronologique des prieures, catalogue des reli-
gieuses, cérémonies qui furent célébrées dans leur temple,
description de ses monuments funéraires, démolition de
l'église en 1821, reconstitution de la communauté en r816
dans un autre local, on trouve tout cela dans ce livre, le
sujet n'y est pas seulement traité, mais encore épuisé.
D'intéressantes vignettes reproduisent des portraits, des
plans, d'anciennes vues pour la satisfaction des curieux
comme on disait autrefois.
   Il y a des enseignements à méditer dans un livre comme
celui-là, et d'abord le sentiment qui a présidé à l'enfante-
ment de la corporation ; il faut s'incliner devant l'entraîne-
ment qui assujétissait à une règle ascétique entre toutes,
des existences provenant de milieux souvent bien différents.
Ce qui me frappe aussi et surtout, c'est la sorte de souve-
raineté qu'exerçait à Lyon cette famille de Villeroy qui n'a
pas donné à nos provinces des Lyonnais, Forez et Beaujo-
lais moins de six gouverneurs consécutifs ; il y avait là
comme une dynastie intercalée entre nos populations et la
maison royale. Et quelles bouffées d'encens se sont élevées
pendant deux siècles en l'honneur de ces privilégiés dont le
dernier devait mourir sur l'échafaud révolutionnaire !