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216 VINGT-SEPT ANNÉES Redan; mais ils n'ont pas su s'y maintenir ( i ) . Tout le quartier militaire a été détruit par les bombes. Aujourd'hui, l'incendie, poussé par un vent violent, se propage; dans quelques jours la ville de Sébastopol n'existera plus. Les troupes, M. le Maréchal, ont été admirables de courage et d'entrain; la France doit s'enorgueillir de posséder de pareils soldats ; nos alliés les admirent et l'ennemi les redoute. » Après cet héroïque assaut de Sébastopol, la prise de Kinbourn par le général Bazaine n'a plus qu'un médiocre intérêt. Mais il fait bon relire cette Guerre d'Orient, racontée au jour le jour, dans sa saisissante réalité, par ceux-là même qui portaient alors si haut le nom et la gloire de la Patrie française. V Il n'y a que quatorze lettres sur la Guerre d'Italie; mais elles sont très importantes. Elles font connaître le chagrin du Maréchal de Castellane de ne pouvoir pas aller (i) Voici ce qu'écrivait à ce sujet M. Edouard Pontal dans la Vérité, du 21 août 1898 : « Dans ce livre si vivant et qui m'a si fort intéressé, je note — nos Anglo-Saxons n'en reviendront pas — des critiques assez vives à l'adresse de l'armée anglaise, brave et solide, mais mal organisée et souvent •gênante pour l'initiative de nos vaillants généraux. « S'il n'y avait eu devant Sébastopol qu'une armée française, écrit l'un des correspondants du Maréchal, il y a longtemps que l'assaut serait donné et la ville prise ; ces Anglais, même quand ils sont nos amis, trouvent moyen de nous faire du mal. » Ils n'ont pas changé depuis lors.