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DE NOTRE HISTOIRE MILITAIRE 129 « Enfin, nous sommes entrés à Alger, samedi 2, au milieu d'une population étrangère et indigène immense. Il est difficile d'exprimer l'enthousiasme de cette foule, qui ne permettait au Prince et au Maréchal d'avancer qu'à grand'- peine. C'étaient des cris de: «Vive le roi! Vive le duc d'Orléans ! » C'était une musique arabe, aussi bruyante'que possible; c'était le bruit du canon; tout enfin faisait de cette entrée un spectacle admirable, un vrai triomphe. « Le Prince a défilé à la tète de la division devant le Maréchal. Il nous a fait ensuite les adieux les plus touchants, dans un langage plein de chaleur et de noblesse, qui nous a émus jusqu'aux larmes, et l'armée a ensuite défilé devant lui, redevenu Prince royal. Demain, il donne à dîner à toute la division et part mercredi. » L'année 1839 se termine par la rupture du traité de la Tafna et la déclaration de guerre de rémir. Les opérations contre Abd-el-Kader remplissent l'année 1840. Il est regret- table que « l'héroïque défense de Mazagiv.n », février 1840, ne soit que mentionnée (1) dans les Lettres adressées à Castellane : elles disent à peine un mot de la prise du col de Mouzaia par le duc d'Orléans, Duvivier, Changarnier et Lamoricière. En revanche, il y a un très beau récit fait par le futur général Le Flô, alors commandant, d'un succès remporté par le colonel Changarnier et le Maréchal Valée sur la Chiffa. « Trois cents cadavres à peu près sont restés sur le terrain; on a pris, en outre, trois drapeaux et une petite pièce de canon. Ce succès, fort brillant en Afrique et dû entièrement à la rapidité du coup d'ceil et à l'ardeur (r) « Elle était belle, dit M. Dussett; on l'a rendue ridicule à force d'emphase et d'exagération. » N° 3. — Septembre 1898. IO