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DE NOTRE HISTOIRE MILITAIRE 123 et vint apporter au général de Rigny un billet du Maréchal. Ce billet, écrit au crayon, disait : « J'attaquerai cette nuit la ville; tenez toutes vos troupes sur pied, et, au premier coup de canon, faites de votre côté une attaque : cela divisera les forces de l'ennemi. » L'attaque fut repoussée; le 23, c le pétard, que l'on avait e préparé pour faire sauter la porte de Rahabat, n'ayant pas pris feu, et nos soldats étant trop exposés, l'ordre de battre en retraite fut donné. » « Nous arrivons de Constantine, écrit le capitaine Forcy, le 3 décembre, le cœur navré par les scènes de douleur dont nous avons été témoins, mais aussi bien fiers du beau rôle que le bataillon, si bien commandé par M. Chan- garnier, a été appelé à jouer dans cette mémorable expé- dition. « Après deux attaques de nuit repoussées avec une vigueur étonnante de la part de l'ennemi, la retraite devenue bien difficile par la triste position de l'armée démoralisée, mouillée jusqu'aux os depuis huit jours, n'ayant pas une branche pour se chauffer, pas un biscuit à manger, a été ordonnée le 24 novembre au matin. « Tous les corps prirent le devant et l'on nous laissa seuls à l'arrière-garde. Nous étions deux cent quarante hommes environ et Ton semblait nous dire : « Nous nous sauvons, tirez-vous d'affaire » ; heureusement pour nous que nos hommes avaient conservé des vivres, que leur moral n'était pas le moins du monde abattu et que nous étions commandés admirablement. «; A penie avions-nous quitté le bivouac que toute la ville et des milliers d'Arabes accourus de tous côtés entou- rèrent notre bataillon, le resserrèrent dans un cercle étroit,