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Taurus, et les considère comme des proto-Arméniens. Cette opinion
s'appuie à la fois sur des considérations morphologiques et sur la langue
de ce peuple, qui ne peut s'expliquer que par la langue arménienne.
11 faut donc les considérer comme les premiers habitants de l'Asie-
Mineure.


    Séance du 12 juillet 1898. — Présidence de M. Lafon. — L'Académie
 approuve les conclusions du rapport de la Commission du prix Lom-
 bord de Buffières, qui est attribué aux dix lauréats suivants :
 M1'0 Rieaux, M. Gonin, Ml'e Colling, M. Gabert, M. Marcon,
 Ml'e Bonnard, M. Bariliot, M. David, M. Combe-Chapas, etM. Varnet.
 Rapporteur : M. Vachez. — M. Gilardin, présente un rapport sur
 l'ouvrage de M. de Kirvan, intitulé : La bête et l'homme ou la Connais-
 sance par les sens et la connaissance par l'esprit. Ce travail renferme une
 étude de la question de savoir s'il existe des caractères qui distinguent
 l'homme de l'animal. A l'origine, il y a tendance à admettre l'identité
 de nature et l'égalité de principe entre la bête et l'homme. Aux époques
 de progrès, au contraire, prévaut la thèse de la distinction de nature
 et de la supériorité de l'espèce humaine. Platon et Aristote réservent à
 l'homme l'âme raisonnable. 11 en est de même des Pères de l'Eglise
et de saint Thomas d'Aquin. La théorie de l'automatisme des bêtes,
adoptée par Descartes, est combattue par La Fontaine, Pascal et
 \lmo de Sévigné. Bojsuet a abordé aussi l'étude de cette question
dans son Traité de la connaissance de Dieu. Si la bête est capable
d'apprendre, dit-il, par suite d'impressions répétées, elle est incapable
d'inventer. Leibnitz est d'accord avec Bossuet, en ce qui concerne sa
théorie fondamentale, mais il combat l'automatisme cartésien.
Parmi les naturalistes, Buffon, Cuvier et Flourens refusent d'admettre
 une identité de nature entre l'homme et la bête. Et cette
thèse a été reprise, de nos jours, par plusienrs philosophes,
combattant l'opinion de l'école matérialiste. De nos jours aussi, plu-
sieurs théologiens ont repris cetle étude, en démontrant que s'il
existe des ressemblances entre l'homme et la bête, c'est seulement au
point de vue sensationnel, mais non au point de vue de la raison et de
la liberté. De cet examen critique, l'auteur arrive à conclure que le
premier caractère propre à l'humanité, est la perfectibilité, le second,
le langage articulé, le troisième son cosmopolitisme. Enfin, ce qui est
  ><0 2. — Août 1S98.                                             8