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96 CHRONIQUE D'ARCHÉOLOGIE vertus de plusieurs des religieuses qui les ont habités, tel est l'objet de l'ouvrage de M. l'abbé Berry. Mieux que tout autre il a pu remplir cet intéressant programme, parce qu'il a eu entre les mains des documents inédits qui ne sont autres que les manuscrits, possédés par chaque cou- vent, et où les supérieures ont pris soin de relater et l'histoire de la fondation et les événements importants qui ont suivis. Dès lors, on suit avec intérêt les faits de la vie intérieure du couvent ou ceux de l'histoire locale auquel le monas- tère est mêlé. Citons parmi les premiers : la double visite que fit sainte Chantai au couvent d'Autun, l'existence menée par la Bienheureuse Marguerite-Marie à Paray-le-Monial, ainsi que les pèlerinages de toute époque qui s'y sont ren- dus. Dans la série des faits locaux, il faut noter l'apparition et le séjour de la peste à Autun et à Paray, la famine qui fit tant de victimes dans la première de ces villes, en 1632, la visite que fit, en 1658, Louis XIV à Chalon-sur-Saône, visite racontée prolixement, mais avec des détails bien curieux, par l'historien Berry. Il faut féliciter l'auteur d'avoir dressé, à la fin de l'histoire de chaque couvent, la liste complète des supérieurs spirituels, des confesseurs, des mères et des religieuses de chacun de ces monastères, avec les dates de priorat et de décès quand cela a été possible. On sait ainsi quelles familles nobles ou bourgeoises peu- vent se féliciter d'avoir fourni au cloître des âmes dévouées. La bénédiction de saint François de Sales et de sainte Chantai demeure toujours, et si plusieurs Visitations ont été emportées par la tourmente révolutionnaire, d'autres ont succédé sur la fondation desquelles M. l'abbé Berry s'est justement étendu.