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                         I.Ii CURE DE DORNHKIM                73

d'amende, à planter des arbres dans leurs champs et, aidé
par les sermons des curés, prenait des mesures centre le
luxe des habits et de la table. Il désapprouvait que des
serviteurs et de simples journaliers eussent remplacé les
talons de bois de leurs chaussures par des talons de cuir,
et faisait défense aux cordonniers de leur en mettre ; mais
les cordonniers n'obéissaient pas mieux que les paysans et
répondaient au prince qu'il leur était impossible de recon-
naître à la forme du nez le rang de leurs pratiques.
   Gunther était charitable. Un riche industriel d'Hrfurt,
nommé Grumbrecht, avait réuni cinquante enfants qui,
sans lui, seraient morts de faim. Il les élevait chrétiennement
et les occupait à d'utiles travaux. Il offrit d'en recevoir
quatre à cinq cents à Arnstadt si on leur fournissait seule-
ment le logement. Le comte s'y engagea et proposa de les
employer dans ses bergeries. Son âge avancé et le malheur
des temps empêchèrent seuls la réalisation de ce généreux
dessein.
   Le comte était, du reste, admirablement secondé par sa
sœur, Anne de Schwartzbourg. Elle était, disait-on, pour
les pauvres « un ange de bonté ».
   Elle mourut de bonne heure ; le curé de Dornheim fut
convié à ses funérailles, et il n'oublie pas de nous dire qu'au
repas mortuaire, qui eut lieu au château de Neideck, on
mangea à soixante-dix tables.
   L'affection que Thomas Schmidt avait pour son seigneur
s'étendait à toute sa famille. En 1640, les neveux du
comte venaient de faire, suivant l'usage du temps, un
voyage de deux ans dans divers pays de l'Europe. Le curé
de Doinheim se réjouit qu'ils soient revenus en bonne
santé; il y voit même le présage d'un meilleur avenir.
   Hélas! L'excellent prince mourut le 6 janvier 1643.
  N ° 2. — Aoflt 189S.                                    6