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                         A JAS, EN TO96                            27

chapiteaux symboliques, sur ses murailles en granit de
diverses couleurs, ce clocher carré et ces baies géminées,
que le touriste admire aujourd'hui, pour leur goût pur et
leur construction hardie (1).
   Le primat lyonnais, promoteur attentif de ce qui contri-
buait à la gloire de Dieu, au bon ordre et à l'éclat de son
culte, n'eut que des paroles encourageantes pour tant
d'efforts, couronnés en partie de succès, et pour les projets
prêts à éclore. A lui-même, en longeant la rive gauche de
la petite rivière turbulente, qui descend de Jas à Sait, il se
répéta avec joie que cette partie de son bercail était sous
bonne garde, les bergers vigilants et les loups muselés.
   Il eut l'occasion, pendant la durée de son passage au
château, de préparer ou du moins de conclure et de rendre
définitif l'affranchissement d'une autre paroisse limitrophe,
Saint-Genès-de-Salvizinet. L'église était tombée sous le
régime de l'inféodation, à une date ignorée, mais certaine-
ment remontant fort loin. Pas moins de quatre familles,
auxquelles les parts en étaient échues par succession ou
autrement, touchaient ses revenus, percevaient ses offrandes,
louaient ses terres, enlevaient tout casuel et la traitaient
comme un domaine sans autre maître. Rien n'était plus
anti-canonique qu'un semblable état de choses; rien n'était
plus funeste à l'honneur de la religion et à la dignité du
clergé. Les laïcs, usurpateurs du bénéfice, ne songeaient
qu'à en tirer les meilleurs profits pour leur bourse; ils refu-
saient les dépenses obligatoires; ils maltraitaient le prêtre
qui y était attaché, l'entravaient dans ses fonctions, le
réduisaient à mendier sa subsistance, ou bien par un calcul

  (1) Cf. F. Thiollier : Le Forez pittoresque et monumental : Salt-en-
Donzy, canton de Feurs, p. 338.