Revue du Lyonnais » série 2 - n°10 ( 1855 ) » pp.506

506                       BEAUX-ARTS.
   Autour de lui le terrain abrupte vomit des flammes, mais le
ciel est parfaitement serein.
   Le grotesque, au bas de l'encadrement, est un singe avec un
capuchon et jouant de la guittare.
                  Miniature n° 2, l'Annonciation.
                 Mêmes dimensions que le n° 1 .
   A gauche, la vierge à deux genoux, les yeux baissés, les mains
jointes, semble écouter attentivement les paroles de l'ange; ses
cheveux sont blonds et flottants, sa robe, violet obscur, son man-
teau, bleu d'outremer. A sa gauche, un prie-Dieu, couvert de
damas rouge à fleurs d'or , supporte un livre ouvert. L'ange
Gabriel, à sa droite, un seul genou en terre, accomplit sa mission;
sa robe est blanche, ses ailes vertes à goutelettes d'or, et sa
droite porte un sceptre au lieu du lis accoutumé. La chambre
est une rotonde à pilastres dont le pavé est d'un marbre rose
orangé. L'Esprit-Saint, colombe blanche, nimbée, descend du
ciel sur un rayon d'or.
   Le grotesque au bas semble être une espèce d'orang-outang à
cheval sur un animal inconnu, se couvrant d'un écu rouge et
ayant en arrêt une courte lance à pennon blanc. La partie gauche
de l'encadrement représente, vers le haut, une espèce de guenon
avec bouclier et massue.
                Miniature n° 3, la Vierge au Dais.
              Mêmes dimensions que les précédentes.
   Quatre anges vêtus de blanc, et terminés vers les genoux par
des nuages d'outremer, soutiennent au dessus de la Vierge un
dais rouge à fleurs d'or ; leurs ailes sont vertes, et derrière eux
se voit un chœur d'anges voilés d'une vapeur verdâtre. Le milieu
est occupé par la Vierge, couronne au iront, cheveux flottants,
robe outremer foncé, manteau d'or doublé de rouge, soutenant
de son bras droit l'enfant Jésus, absolument nu, qu'elle consi-
dère d'un regard modeste.
   Cette figure principale, dont la tête est d'une expression de
sérénité admirable, est terminée, comme celle des anges, à la
hauteur des genoux par le même nuage bleu, d'où s'échappenl
vers la terre des rayons dorés. L'enfant est du dessin le plus pur,
sans maigreur et du plus beau style. Le fond est un ciel bleu
parsemé d'étoiles d'or. C'est cette figure de la Vierge qui porte
au collet de son manteau, écrite de droite à gauche, lorsque le
livre est vu dans son sens, l'inscription RAPH. P. V. F'. F.
   Il n'y a point de grotesque dans l'encadrement.
                                           J.-B.   HUGON.
          Mai 1855