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JEAN-BAPTISTE IDT. La tombe vient de se refermer sur un homme instruit et modeste qui avait consacré la majeure partie de sa longue carrière à l'exercice du pro- fessorat et à la culture des lettres. M. Jean-Baptiste Idt, qui était né à Lyon en 1768 , y a terminé sa vie le 4 avril dernier. Destiné d'abord par son père, marchand d'étoffes de soie dans la petite rue des Orfèvres, à l'état ecclésiastique, il fut rejeté, malgré lui, dans le monde par les orages de la révolution de 1789. Son éducation s'était faite chez les Oratoriens deLyon, et il conserva toujours un goût très- vif pour la latinité, qu'il avait apprise dans cet établissement, sans toutefois y joindre l'étude du grec qu'on n'y enseignait plus depuis l'expulsion des Jésuites. Le jeune Idt se voua à la profession d'instituteur , et obtint plus tard un emploi à l'Ecole centrale. Lors de la suppression de ces écoles, il devint professeur au Lycée impérial, d'abord pour les classes inférieures, puis il monta par degrés jusqu'au titre de professeur de rhétorique à ce même Lycée et de littérature française à l'Académie de Lyon. Ce fut lui qui, à l'époque du mariage de Napoléon avec Marie-Louise, prononça dans la chapelle du Lycée le discours latin imposé par l'Université à tous les professeurs de rhétorique de l'empire français. Nommé, en juillet 1827, par le préfet du Rhône de Brosses, censeur des journaux à Lyon, il s'acquitta avec prudence et modération de cet emploi rigoureux, ce qui ne l'empêcha pas d'être en butte à de vives attaques de la part des écrivains libéraux de l'époque. Ayant reçu une gratification