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                        FEDOR ET LOUISE.                         489
   — J'y suis déclarée, dit Louise en rougissant, héritière unique
de tous ses biens. Le notaire qui l'a fait me l'a assuré.
   — Toi? dit la mère avec surprise.
   — Oui, parcequej'ai eu pitié du chien, du pinson aveugle et de
l'écureuil estropié. La tante a pensé que je n'abandonnerai point
non plus ses chiens et ses chats. En conséquence, elle m'a déclaré
héritière de toute sa fortune. Aussi dois-je m'installer chez elle
immédiatement après sa mort, afin de continuer la surveillance
sur toutes ses bêtes.
   —0 chère Louise ! dit la mère en serrant sa fille contre son cœur.
   — J'accomplirai avec plaisir les volontés de feue notre tante,
dit Louise, mais sa fortune, sa maison et tout enfin, vous appar-
tient chers parents. Que cette pensée me rend heureuse !
   La mère et la fille versèrent ensemble des larmes de joie. Fedor
aussi pleurait ; mais à sa joie se mêlaient des regrets amers sur
sa conduite passée. Quelle différence ! Tandis que la jeune fille
n'avait donné à ses parents que des sujets de joie, Fedor les avait
constamment inquiétés par sa férocité envers les animaux.
   — Mais que viennent faire ces hommes? demanda la mère.
   — Ils doivent envelopper soigneusement Fedor dans la chaise
à porteur et le transporter jusqu'à la maison de la tante. Oui,
chère mère, il faut déménager immédiatement. Je veux seulement
faire un saut chez madame Petermann, elle doit venir avec nous
et se réjouir aussi de notre bonheur.
   Lorsque Louise revint avec sa voisine, elle trouva Fedor déjà
installé dans la chaise à porteur et sa mère toute disposée à
partir. Louise se chargea de ses deux pensionnaires, du pinson
et de l'écureuil, tandis qu'Ami sautait librement en avant.
   Chemin faisant, madame Barenbeck demanda à sa fille ce qui
avait pu si promptement déterminer sa tante à changer son tes-
tament primitif!!
   — Hier, dit Louise, notre tante se réveilla d'un sommeil léthar-
gique ; elle se trouva seule dans sa chambre, mais entendant
parler dans la pièce voisine, elle entr'ouvrit légèrement la porte,
entendit distinctement toute la conversation qui avait lieu entre
son homme d'affaire et son amie. Elle reconnut quels étaient




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