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                 NOTICE SUR CHAULES DE BOURBON.                            455
    L'année 1476 si féconde en événements auxquels notre pré-
 lat prit souvent une part active, se termina par la perte qu'il
fit de sa mère, Agnès de Bourgogne, qui, en décembre, passa
de vie à trépas dans son château de Moulins. S'il fallait en
croire l'auteur de Notre-Dame de Paris, le cardinal de Lyon
aurait dit que celle année avait été pour lui noire et blanche,
entendant par là qu'il avait perdu, dans cette même année,
sa mère et son cousin (1) le duc de Bourgogne, et qu'un deuil
l'avait consolé de l'autre (2)
    Après la mort de Gharles-le-Téméraire, arrivée le 14 jan-
vier 1477 (3), Mgr de Lyon alla prendre, au nom du roi,
possession de l'Artois. Il s'acquitta de celle mission avec une
telle prudence qu'il parvint à dissiper les fâcheuse impres-
sions que les Artésiens et les Flamands avaient conçues

   (1) IL fallait dire son beau-frère puisque Charles-le-Téméraire avait eu
pour femme Isabelle de Bourbon, sœur du Cardinal.
   (2) Le lazzi de Victor Hugo pourrait bien n'être que la parodie d'une
phrase d'Aubéry qui, après avoir dit que Charles de Bourbon fut créé car-
dinal le 18 déc. 1476, ajoute : « Il reçut en un même mois deux nouvelles
bien diflérentes, à sçavoir celle de sa promotion et celle du décès de sa
mère, de sorte que, l'une servant de tempérament à l'autre, il ne fut pas en
liberté de pleurer si longtemps qu'il eût voulu la perte d'une si bonne prin-
cesse, ni de goûter purement la joie qu'il pouvait recevoir de sa promotion
au cardinalat. Hist. des Gard., p. 469. »
  (3) L'archevêque de Vienne, Angelo Cattho, se trouvait alors à Tours,
auprès du roi, et lui annonça la mort du duc à l'instant même où ce prince
perdit la vie. Voici en quels termes Simon de Phares a parlé de ce prélat
dans son Recueil de quelques célèbres astrologiens : « M. Angelo Caltho
grand astrologien, vint en France avec le prince de Tavcnte           A cause de
sa science, le roy Loys l'eut en fort bonne estime et luy donna l'archcvesché
de Vienne. Avec cettuy j'ay conversé souvent ; je luy fis son partement
pour soy retirer à Rome pour les envies qu'aucuns du Dauphiné eurent, qui
plusieurs fois faillirent à le tuer, et je le fis partir des Célestins de Lyon ;
chascun pensant qu'il eust prit médecine laxative ; et il eut passé les monts
avant que nul s'en apperçût. » Joly sur Bayle, p. 805.