Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                       LITURGIE LYONNAISE.                        43t

Lorsqu'on put ouvrir les églises et rétablir le culte, Mgr Fesch
déploya tout le zèle possible pour rendre quelque éclat à cette
Église si éprouvée. Mais il y avait tant de ruines..., tant de soins
plus urgents étaient à prendre, qu'il ne fallait pas songer, au
milieu de cette disette des choses les plus essentielles, à rétablir
l'ordre des temps de paix.. Après lui, les administrateurs du dio-
cèse, et, à leur tète, le vénérable Mgr de Pins , apportèrent la
plus louable sollicitude pour retrouver et faire revivre les tradi-
tions liturgiques de Lyon. Avec le temps, avec l'aide des savantes
investigations de plusieurs prêtres dévoués, avec un peu de per-
sévérance surtout, on pouvait arriver à une restauration aussi
complète que possible de cette liturgie célèbre. Faut-il donc arrê-
ter cet élan ? faut-il éteindre la lampe qui fume encore, briser de
nouveau le monument dont les parcelles commençaient à se re-
joindre ? Il n'est pas un Lyonnais qui ne réponde non, et ne veuille
défendre l'héritage de saint Pothin et de saint Irénée, contre cer-
taines prétentions rivales, qui subissent avec peine la prépondé-
rance de notre Eglise ; car, voilà le nœud de la polémique et, on
peut l'entrevoir, ce n'est pas la cour de Rome qui veut cette des-
truction , elle respecte trop l'antiquité, et sait trop combien le
 premier diocèse de France mérite de distinctions honorables;
c'est un parti étranger au diocèse, dont l'idée est de saper ce titre,
acquis par nos saints fondateurs, de Prima seaes Galliarum, ce
titre dont notre liturgie exceptionnelle doit être un perpétuel
témoignage.
   Car, une liturgie particulière pour Lyon, c'est un blason à en-
querre. On me permettra d'expliquer cette comparaison, pour
ceux à qui la langue héraldique est peu familière : lorsqu'on voulut
(c'était aux temps bien loin de nous) régler l'usage des armoiries,
les héraults posèrent d'abord cette règle fort artistique, du reste,
de ne pas mettre couleur sur couleur, ni métal sur métal, mais
ils fortifièrent la règle par des exceptions, car, selon le proverbe,
sagesse des nations, les exceptions prouvent la règle. Pour ho-
norer certaines actions d'éclat, certains mérites transcendants,
pour rappeler certains faits, dignes d'être faits historiques, on
autorisa de rares violations. On fit des armoiries fausses, afin