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NOTICE SUR CHAULES DE BOUKBON. 367 époque Luther et Calvin avaient des précurseurs non seule- ment en Belgique, mais dans toute l'Europe, et surtout à Lyon où un marchand de cette ville, François Guérin, com- posa, en vers de dit syllabes, une Complainte non moins re- marquable par la hardiesse des idées que par le ton d'amer- tume avec lequel il signale les abus de la religion et les dérè- glements du clergé (l). Un mouvement de réforme se laisse apercevoir a celte époque dans les poètes aussi bien que dans les moralistes et même dans quelques orateurs de la chaire. Vers ce même temps, et pendant que notre prélat laissait à son suffragant le soin de veiller sur son troupeau, l'inqui- siteur et l'official de Lyon se transportèrent dans la Dombes pour faire le procès aux hirèges qui s'y étaient établis. Une femme accusée de sorcellerie et d'hérésie fut brûlée, et les hirèges disparurent (2). A son avènement à la couronne, Louis XI appela dans son conseil Mgr de Lyon, et, l'année suivante, il le pourvut de l'abbaye de Saint-Waasl (3) et de celle de Saint-Auslremoine d'Issoire (4). Louis s'était fait des ennemis de plusieurs princes qu'il avait privés de leurs places au commencement de son règne. Une confédération qui prit le nom de Ligue du bien public s'organisa parmi les mécontents. Le duc de Bourbon qui en était un des (1) Voyez nos Notes et Documents sur Lyon, année 1460, p. 67 ; notre Biograp. lyon. du 15° siècle, n° 405 ; la Biogr. univ. (supple'm.), art. Garin (Franc.). (2) La Teyssonière, Iiech. MsL, IV, 412 ; Trévoux, au mot hêrige, êl du Cange, au mot heregia (3) Du Tems, IV, 150 ; Moréri, art. Geoffroy (Jean), évoque d'Amis. (4) Charles de Bourbon réduisit à vingt les moines de cette abbaye si tuée en Auvergne, Gaguin, Hist. de France, livre X ; Du Tems, III, 189. Un fait assez étrange y arriva en octobre 1478 ; raconté par Jean de Troyes, Bayleena parlé dans sonfiief., art Sadeur. Le garde des sceaux, Chauvcliii, fui exilé dans cette abbaye par le cardinal Fleury, en 1739.