Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
342                    CRYPTE DE SMNTE-BGANDINE.
tyrs : —Ponticus est son digne frère encourage ; ainsi qu'elle, il est ravi et
comme enlevé vers le ciel : saint privilège des jeunes âmes. — Epagathus ré-
solu,courageux, justifie son titre d'avocat des chrétiens : —Maturus, aux traits
austères, est bien l'humble néophyte cependant déjà robuste lutteur du Christ :
— Attalus, énergique figure, fièrement drappée, est posé comme lu, vraie
colonne de notre église : — Biblis pleure toujours sa faiblesse qui sera si
héroïquement réparée : — Sanclus s'absorbe dans l'élude de cette religion
 sainte dont il est le ministre et pour laquelle il va mourir : —Alexandre est
 hardi dans la prédication de la foi et sa parole et ses gestes, pleins de la grâce
 apostolique animent les confesseurs et bravent les tyrans : — Enfin, Pothiu,
 vieux pasteur de ce glorieux troupeau, marche sur la rude voie du martyre,
 comme affaissé sous le poids de ses palmes et de sa couronne.
    Toutes ces figures sont ainsi dans le sentimeDt de la tradition, et repré-
 sentent dignement cette élite de l'aristocratie spirituelle de notre sainte cité
 lyonnaise, future cité des cieux. On peut regretter cependant que quelques
 expressions y soient poussées à une exagération qui en compromet la dignité,
 celle de saint Pothin , par exemple. C'est, en effet, plutôt un vieux qu'un
 vieillard. La vieillesse est chose difficile à rendre ; sa majesté est toute
 idéale, cela est vrai ; mais il lui faut au moins pour siège de belles ruines.
 et des restes qui ne soient, en quelque sorte, que le simple effacement
 des linéaments de celte splendide jeunesse, le plus pur reflet en nous de
 la forme ou beauté divine.
   Quant à l'exécution de ces planches gravées, elle est, en général, facile
et satisfaisante. Il en est même , dans le nombre, qui sont d'un tel relief,
d'une telle franchise de touche et d'effet qu'on ne pourrait rien exiger de
mieux du burin le plus exercé. Celle, entre autres, qui représente le martyr
Alexandre est, à ce point de vue comme à celui de la composition, une œu-
vre irréprochable ; elle brille également par la distinction du dessin et l'é-
clat de la couleur.
   Ce travail ouvre donc une nouvelle voie de succès à son auteur, et nous
y applaudissons sincèrement. En effet, sous les réserves dont nous faisions
précéder notre examen, nous avons toujours vu en M. Frenet un _de ces
artistes sérieux et sincères, pour lesquels la légèreté contemporaine n'a pas
toujours été d'une suffisante justice. Ses débuts, remarqués par son illustra
maître Ingres, méritaient plus de faveurs, ou du moins plus d'encourageante
sympathie. Peut-être, il est vrai, la réaction de sa part a-t-elle eu quel
que excès. Peut-être a t-elle influencé plus tard jusqu'à se sœuvres. Plus d'un
artiste a été vu bravant son public hostile en exagérant ce qu'un tel juge s<-
 permettait de blâmer en lui.
   Quoi qu'il en soit, c'est en produisant souvent do pareilles œuvres que