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330                    FKOOR ET LOUISE.
de serrer la sangle outre mesure ? Et la jambe gauche de mon
cheval est encore affreusement sale.
   Ces observations et plusieurs autres que l'officier fit encore à
son domestique occasionnèrent un attroupement de quelques
passants. Le domestique qui avait silencieusement écouté tous
ces reproches regarda son maître d'vm air menaçant quand celui
ci entra dans la maison. Puis, s'approchant du cheval alezan, il
lui donna un vigoureux coup de„cravache. L'animal effrayé
rua, et ses fers atteignirent le domestique en pleine poitrine. K
tomba à terre en vomissant des flots de sang.
   —-11 a bien cherché ce qu'il a, disaient les témoins dans h\
foule qui se rassemblait.
   — Pourquoi a-t-il fait tomber sa colère sur ce cheval qui
n'avait rien fait pour la mériter.
   — Vois-tu, dit Louise à son frère, un pareil malheur pourra
Varriver si tu ne change pas de conduite.
   Oublie ton égratignure, et que les animaux innocents n'eu
souffrent point.

                         CHAPITRE III.

II. EST PERMIS DE TUER LES ANIMAUX DONT L'EXISTENCE NOUS ESI
          NUISIBLE   OU DONT LA MORT NOUS EST UTILE.


   — J'ai les pigeons, disait Louise en rentrant chez elle, mais
qui les tuera ? car je ne le ferai pas moi-même. Les beaux oi-
seaux ! Ils me regardent si amicalement avec leurs yeux inno-
cents ! Les malheureux ! ils ne savent pas qu'ils doivent mourir
avant midi. Je voudrais pouvoir les renfermer dans un pigeon-
nier. Ils feraient des Å“ufs, les couveraient, et j'aurais des petits
pigeons. Comme les plumes du cou sont brillantes ! Quelle belle
couleur verte et rouge ! et puis ils sont si bien apprivoisés !
   Elle souleva légèrement la corbeille sous laquelle elle avait
renfermé les pigeons, les prit l'un après l'autre et les pressa
contre sa joue. — Que c'est doux, que c'est doux ! dit-elle. Ah !
si je pou\ ais vous laisser vivre et vous garder auprès de moi !