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DE GR1M0D DE LA KEYNIÈRE. 287 sont purement littéraires, et qui renferment un grand nom bre d'ouvrages intéressants et curieux. Je ne les lis plus de puis dix-huit mois. Savez-vous qui est-ce qui en rédige la partie politique, el continue-l-elle toujours d'être écrite avec un ton modéré? Pour le Mercure, je le lis exactement; il y a de temps en temps des articles de littérature de M. de La Harpe assez bien faits, quoique d'une sévérité assez grossière et loujours puante de patriotisme. À mon grand regret, on a retranché l'énigme, la charade et le logogriphe , qui est ce que j'ai toujours estimé le plus dans le Mercure. Au lieu des trois, on en donne à peine un dans chaque numéro, et encore les choisit-on d'une facilité dégoûlanfe, car, dans ces sortes de jeux d'esprit, il n'y a que les difficultés qui plaisent el qui amusent. Quant à la partie politique, elle est au dessous du mauvais. C'est une compilation du Moniteur, el, à l'article de Paris, le rédacteur répète tout ce qu'il a dit dans l'arlicle Convention. Combien on regrette M. Mallet du Pan et pour les pensées et pour le style. Vous avez dû voir der- nièrement comment M. de La Harpe a houspillé M. Laya. — A en juger par les citations, cette pièce paroît être étrange- ment écrite. Comme cet auteur est parli de France depuis que j'ai quitté Paris, que je n'ai vu ni Calas, ni les Dangers de l'opinion, ni l'Ami des lois, je suspends mon jugement. Je crois que c'est à que le môme jour- naliste a mallrailé précédemment M. Legouvè , donl la tra- gédie offre de grandes beautés de slyle et des situations d'un intérêt touchant. J'ai beaucoup connu le père, et le fils, que j'ai vu quelquefois, m'a paru un intéressant jeune homme. Aussi, j'ai partagé de bon cœur la joie de ses succès. Je crois de plus qu'il pense très-bien, raison pour êlre mallrailé dans le Mercure, mais estimé des honnêtes gens. Je suis fort aise que vous ayez revu enfin M. de Fontanes; je reçois avec reconnaissance ses compliments, quoique je n'y