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DES INSCRIPTIONS ANTIQUES DE LUGDUNUM. 265 colonies n'étaient pas dans des conditions si avantageuses : elles n'avaient que le Jus Latii, le droit du Latium ; leurs habitants ne possédaient presque aucun des privilèges du droit de cité, ils étaient considérés comme des alliés ; ils n'avaient pas le pouvoir paternel absolu, le droit de testament et d'autres droits encore : ces colons pouvaient bien devenir citoyens romains, mais ils ne l'étaient pas de droit; ils n'étaient pas inscrits dans une tribu, ils ne prenaient point part aux élections. Des citoyens romains renoncèrent à leur qualité, et se firent inscrire dans une colonie pour avoir part à la distribution des terres. Enfin, toutes les colonies qui étaient hors de l'Italie, et plusieurs de l'Italie même, n'avaient que le Jus Ttalicum, le droit italique. Leurs prérogatives, encore moins étendues, étaient bornées à quelques privilèges de l'édilité et a certaines immunités. Qu'était maintenant Lugdunum ? évidemment une colonie militaire. II n'y avait pas eu de combat entre les Romains et les Segusiaves ; les Viennois exilés et les soldats amenés par Plancus s'étaient établis sur un sol ami. Dans cet âge reculé, le Lyonnais se composait de terres appartenant à l'Etat depuis 'a conquête, terres que le délégué du sénat avait distribuées aux colons. Comme toutes les colonies de son ordre, Lug- dunum avait à Rome un patron chargé de ses intérêts, (Pa- tronus, parens Coloniee); il était choisi parmi les magistrats du rang le plus élevé. Aucune inscription n'a conservé le nom d'un des Patroni de Lugdunum. Les colonies n'étaient pas d'un rang inférieur aux muni- cipes ; c'était autre chose : on verra bientôt en quoi consis- tait la différence (1). (I) La distinction entre les municipes et les colonies était déjà fort obs- cure dans le second siècle de l'ère chrétienne ; après avoir fait cette remar- que, Aulu-Gclle s'efforce d'établir nettement la différence et n'y réussit pas ;