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to4                      BIBLIOGRAPHIE.
fût-ce à Dieu , 11 voulait qu'elle restât dans cette cour, théâtre
de son supplice après l'avoir été de son triomphe, sous les ava-
nies d'une rivale et les railleries des courtisans. Aller demander
l'expiation et la pais à l'asile du cloitre , n'était pas aussi sim-
ple que cela paraît maintenant. Obtenir dans un lieu de toute
servitude la liberté de la pénitence, fut une affaire très-difficile,
qui occuppa longtemps les intrigues et les conversations oi-
sives. Il fallut que de graves et importants personnages, Bossuet
le premier , y donnassent tout leur concours. Et encore avec
quelle réserve timide et prudente! quelle peur de déplaire à celui
que tous appelaient leur maître, et à ceux et à celles qui avaient
le cœur et l'oreille du maître ! Comme l'évêque chrétien s'éclipse
derrière le prélat de cour ! Les Lettres témoignent qu'à peine
osait-on , dans le secret d'une sainte conspiration , soutenir
de pieux conseils les chancelantes résolutions de la pécheresse
convertie. Si l'on écrivait, on était sans cesse à chercher des
occasions sûres,et si une lettre était égarée ou en retard, on trem-
blait d'avoir donné contre soi-même une preuve d'embauche-
ment criminel en faveur de Dieu. Se ranger autour de la vic-
time délaissée, n'était-ce pas insulter la rivale triomphante , et
parler de pénitence à celle qui était tombée, n'était-ce point ou-
vertement dire à celle qui était au faite, que son triomphe
à elle-même était la voie qui lui préparait pour un prochain
avenir la nécessité de la pénitence ?
   Il y aurait une souveraine injustice à accuser le grand évêque
du XVIIe siècle d'avoir déserté ou trahi la défense de la morale
évangélique ; mais en constatant la timide retenue de sa dé-
fense, on reconnaît cette politiqtie qui s'imagine qu'il est sage
de fermer à demi les yeux sur le mal dans l'espoir d'un plus
grand bien. A la vérité, les luthériens d'Allemagne avaient
couvert la polygamie de l'électeur de Saxe, leur protecteur. Les
anti-papistes anglais avaient absous la luxure sanguinaire de
leur Henri "V1I1, au prix de sa rupture avec le Saint-Siège, que
 nous honorons d'avair perdu volontairement un fleuron de sa
 thiare plutôt que de sacrifier l'immuable justice aux passions
 d'un tyran. Mon Dieu , des catholiques aussi, croyant que la re-