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146 BIBLIOTHÈQUE LYONNAISE. partie composée de livres imprimés a Lyon, n'ait pas été pro- posée a notre Commission municipale ; nous la posséderions très-probablement aujourd'hui. Il y avait dans cette collection une multitude de livres lyonnais dont la perte ne saurait trop être déplorée. Je citerai, entre autres, l'exemplaire unique de la Farce des Théologastres, sauvé de la destruction totale de l'édition de cette satyre contre l'Église catholique, déposé au greffe d'un tribunal, recueilli par un autre dépôt public, en- levé de ce dépôt, vendu a vil prix et acheté a la vente Coste, par la Bibliothèque impériale, a un prix extrêmement élevé. Je citerai encore un livre lyonnais s'il en fut : le Giroufflier aux Dames : Ensemble le dit des Sibiles, Epistre de Senèque à Lucille, consolatoire de Libéral leur amy, qui estoit triste pour ce que la cité de Lyon, dont il estoit, estoit arse et brû- lée. Sans lieu ni date, in-4° gothique, magnifiquement revêtu de maroquin par Bauzonnet. Et combien d'autres éditions lyonnaises infiniment remarquables ont figuré dans cette vente ! La liste en serait longue ; je n'ai nullement l'intention de l'aborder. Mais consolons-nous du malheur de ne pas avoir tous les livres qu'avait recueillis M. Coste avec une persévérance si intelligente, en fixant nos regards sur ce que nous en pos- sédons. Ce qui nous manquera, ce seront des raretés et des singularités bibliographiques très-importantes, il est vrai, à ce titre, mais sans valeur littéraire : ce que nous aurons, ce sera la partie la plus précieuse de la bibliothèque , les livres et les manuscrits dont notre histoire est le sujet. L'héritier de M. Antoine Coste n'était lié par aucun enga- gement ; libre de disposer de la bibliothèque lyonnaise com- me il l'entendrait,» il éprouvait un vif désir que la ville de Lyon en devînt propriétaire, et était prêt a faire beaucoup de concessions pour rendre la transaction possible. Un Cata- logue général des livres qui composaient la collection pa-