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                      ET DES SCIENCES.                      Hl

grec et le latin aux peuples barbares, en même temps qu'elle
les élevait par l'Evangile. » Enfin, nous pouvons dire avec
l'éloquent prélat : « Lorsque l'Eglise adoptait les lettres hu
maines, c'est que parle sens qui lui est propre de découvrir
le divin partout où il est, elle y apercevait un reflet de Dieu
même. »
   Oserons-nous ajouter que cette immortelle alliance des
lettres divines et des lettres humaines ont inspiré deux grands
poètes, aussi familliarisés avec les questions religieuses que
noblement inspirés, le Dante et Fénelon.
   Le Dante choisit Virgile pour le guider dans les sombres
régions de l'autre vie. Ce sera bien, il est vrai, Béatrix,
symbole de foi et d'amour, qui l'initiera aux plus sublimes
vérités et qui le fera pénétrer jusqu'aux pieds de l'Éternel;
mais ce sera le poète antique qui lui montrera sa route
dans les cercles de l'expiation, vers qui il portera ses re-
gards, dans toutes ses incertitudes et toutes ses douleurs,
et qu'il appellera de ce nom vénéré de Maître, qui exprime a
la fois tant de respect et tant de soumission.
   Fénelon déroule les préceptes du gouvernement de soi
même et du gouvernement des peuples dans une action em-
pruntée aux temps héroïques de la Grèce. Télémaque figure
son royal élève, et il place dans la bouche de Minerve les
inspirations de sa propre sagesse.
   De quelque côté que nous portions nos regards , que nous
suivions les patientes déductions de la logique, les enseigne-
ments de l'Église ou les conceptions des grands écrivains,
partout se montre une telle harmonie de la littérature et du
christianisme, que l'une peut être considérée comme la
préface de l'autre. Cette harmonie me frappe et achève de
me convaincre. Sans doute les sciences sont indispensables ;
sans doute elles honorent le génie de l'homme et lui donnent
la domination sur la nature ; sans doute, après les grandes