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NOTICE Sl'K I,K GARTULAIRE DÉTIENNE DE VILLENEUVE Les manuscrits ont leur fortune comme les livres ; on en peut dire aussi : Et habent sua fata libelli. Tel a disparu pour toujours, bien qu'il eût une assez grande célébrité, sans que les recherches les plus obstinées aient réussi à pénétrer le mystère de sa perte : oublié pendant des siècles et à tel point que son existence était révoquée en doute, tel autre a été retrouvé tout à coup et a.été rendu inopinément aux recher- ches des archéologues et des historiens. On ne savait ce qu'était devenu le Cartulaire qui est l'objet de cette notice ; une tradition inexpliquée le plaçait bien aux archives de l'Hôtel-de-Ville, mais nul ne l'y avait vu, et l'archiviste, seul, savait que ce recueil de chartes et de diplômes était sous sa garde. Menestrier s'est servi du premier volume dont il a donné le titre avec exactitude ; mais depuis le savant Jésuite, personne, si je ne me trompe, n'a eu entre ses mains un manuscrit si important pour nos annales. Il y a eu plus d'une fois à Lyon, des hommes laborieux et modestes, pour qui cette grande cité était l'objet d'une sorte de culte, travaillant sans bruit à en décrire les antiques monuments, enregistrant les faits, recueillant les inscriptions ou les vieux actes et rassemblant, avec le zèle le plus louable, des documents précieux dont l'historien faisait son profit plus tard. Etienne de