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SUR LE DIOCÈSE DE LYON. 17 Bâgé, toutes les autres avaient été complètement inconnues jusque-là ; celles-mêmes que je viens de nommer ne furent probablement pas choisies à cause de leur importance , mais parce qu'elles réunissaient d'autres conditions essentielles pour le cas. On aurait tort de croire que les choses se pas- saient alors comme aujourd'hui , où le titre de chef-lieu im- plique toujours une administration à poste fixe. Les noms de localités donnés aux archiprêtrés étaient plutôt des points de repères géographiques que des noms de chefs-lieux. L'ad- ministration de l'archiprêtré n'avait point d'endroit fixé : elle suivait l'archiprêtré, qui, lui, était choisi parmi les curés de la circonscription, non h cause de son domicile, mais pour ses mérites. Cela explique pourquoi quelques archiprêtrés n'ont point de nom local, mais un nom de territoire , comme ceux de Forez, de Dombes et de Jarez. II paraît même que primitivement ils portaient seulement le nom de la personne chargée de les administrer. C'est du moins ce qui avait lieu dans les diocèses d'Aulun et de Sens (1), où nous voyons que chaque circonscription archipresbytérale est désignée au xi e siècle par les mots minislerium (2) de... ( ici le nom du prêtre). De là vient que, dans le diocèse de Belley, les archi- prêtrés étaient encore, au xvne siècle, désignés par un nu- méro d'ordre. Ce mode de dénomination, qui était sans inconvénients pour un petit diocèse, en aurait offert pour un grand, et voilà pourquoi sans doute on adopta des noms locaux dans celui de Lyon ; mais, je le répèle, sauf de rares exceptions, les noms des archiprêtrés n'avaient point de rapports directs (1) Cartul. de Savigny et d'Ainay, p. 1051. (2) Ce qui me porte à croire qu'il en fut de même dans le diocèse de Lyon, c'est que le mot de ministerium s'y conserva longtemps pour désigner l'administration d'un archiprêtré. (Cart. de Sav., p. 1054.) Dans lepouillc du XV e siècle, l'archiprêtré de Roanne est aussi appelé procurator Rodanœ. 2